Le président du Botswana, Mokgwitsi Masisi, a déclaré que les habitants de l’Union européenne et du Royaume-Uni étaient plus préoccupés par les éléphants que ceux de l’Afrique. Ses propos sont cités par The Guardian.
Le dirigeant du pays africain a ainsi réagi au fait que l’UE et la Grande-Bretagne pourraient interdire l’importation de trophées de chasse.
« J’ai l’impression qu’ils [les Européens] pensent que ces éléphants sont des animaux de compagnie. C’est comme si beaucoup de gens pensaient que la valeur de ces éléphants est plus élevée que la vie humaine au Botswana. <…> Pourquoi ne pas vivre à côté d’eux pendant un moment? C’est pourquoi il vous a été proposé de les installer à Hyde Park [à Londres] », a déclaré M. Masisi.
En Europe, un débat s’est engagé entre les zoo-activistes et ceux qui pensent que la chasse réglementée est une bonne chose pour la conservation des éléphants. Permettre aux touristes de tuer un petit nombre d’animaux pour des milliers de dollars permet aux populations locales de gagner de l’argent. Le gouvernement britannique s’est engagé à interdire l’importation de trophées de chasse. L’interdiction a failli être adoptée en 2023. Elle a ensuite été abrogée par la Chambre des Lords. Les autorités du Botswana souhaitent que les Européens proposent des alternatives sur la manière de réguler le nombre d’animaux et sur la manière dont les Africains peuvent se nourrir sans chasser.
« Nous ne sommes que des êtres humains. Les Européens, s’ils vivaient parmi les éléphants comme nous, réagiraient exactement de la même manière. Ils seraient probablement plus violents, car leur culture des armes à feu est beaucoup plus forte que la nôtre », a déclaré M. Masisi.
Plus tôt, le Botswana a menacé d’ envoyer 20 000 éléphants en Grande-Bretagne et en Allemagne parce que ces deux pays ont proposé des contrôles plus stricts sur les trophées de chasse. Le président du pays a déclaré que cela aiderait les gens à comprendre les conflits entre l’homme et la faune. Les éléphants constituent une menace sérieuse pour l’homme, y compris pour les agriculteurs qui ont subi des attaques de ces animaux.
Ce n’est pas la première fois que les Africains risquent d’être affectés par les nouvelles lois et réglementations européennes. Des millions de petits producteurs de café en Éthiopie ont été poussés au bord de la ruine. Pour exporter des grains vers l’Union européenne, ils doivent fournir des documents attestant que les arbres situés sur leurs terres n’ont pas été abattus. Le café est le principal produit d’exportation du pays, mais aujourd’hui, de nombreux Éthiopiens risquent de se retrouver sans ressources.
Source : African Initiative