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Le directeur de Rosatom Alexeï Likhatchov s’est rendu avec une délégation à la centrale d’Akkuyu en Turquie pour l’étape finale de la construction du premier réacteur, marquant l’aboutissement de travaux démarrés en 2015. Trois autres réacteurs doivent suivre.

«Les travaux suivent leur cours. Cette année nous passerons en revue tous les systèmes (…) Nous faisons tout pour que l’année prochaine le premier réacteur de la centrale nucléaire d’Akkuyu intègre le réseau de distribution d’énergie de la république de Turquie», a déclaré le 9 avril le directeur de Rosatom dans un communiqué de la société Akkuyu Nuclear.

Alexeï Likhatchov menait une délégation sur place, en vue des travaux de mise en service du réacteur, dernière étape de sa construction. Après avoir inspecté l’îlot nucléaire (où se produit la fission nucléaire) et l’îlot conventionnel (où la chaleur dégagée est transformée en courant électrique) du réacteur numéro un, ainsi que les ouvrages hydrauliques côtiers, Alexeï Likhatchov s’est entretenu avec Anastasia Zotéïeva, directrice générale de la compagnie en charge de la construction, Akkuyu Nuclear, ainsi qu’avec d’autres acteurs du projet pour évoquer les principaux aspects de l’avancement du chantier.

Les travaux de mise en service comprennent un ensemble d’opérations de réglages, de contrôles et de tests visant à assurer un fonctionnement de la centrale en toute sécurité. Un symbole du partenariat russo-turc La centrale nucléaire d’Akkuyu, dont la construction a débuté en 2015, est la première en Turquie.

Le projet initial, fruit d’un accord signé le 12 mai 2010 entre les gouvernements russe et turc, inclut quatre réacteurs nucléaires à eau pressurisée de type VVER d’une puissance unitaire de 1 200 MW.

L’accord a été conclu selon un contrat de type Build-Operate-Own (Construction-Exploitation-Possession), permettant à une compagnie privée, en l’occurence Akkuyu Nuclear, de financer une infrastructure avec un soutien étatique, puis de l’exploiter et d’en demeurer la propriétaire.

C’est un modèle proche de la privatisation, courant dans les secteurs de l’énergie et des transports. La mise en route du premier réacteur sera le couronnement d’un long parcours de la Turquie pour se doter du nucléaire civil.

En effet, depuis le premier appel d’offres de 1965, de nombreux projets avaient été abandonnés, faute de garanties de sécurité ou de financement du gouvernement turc.

Le dernier appel d’offres datait de 2008 et treize compagnies avaient acheté le cahier des charges, dont la chinoise  China Nuclear Power Components, la japonaise Itochu Corporation, Vinci Construction Grands Projets, Suez Tractebel et Énergie atomique du Canada limitée.

Finalement, seule la compagnie Atomstroyexport, spécialisée dans l’exportation d’équipement et de services nucléaires pour le compte de la Russie, avait maintenu son offre, confiée par la suite à Rosatom.

La prééminence du nucléaire russe a été reconnue par le think tank américain Energy Innovation Reform Project (EIRP) dans une analyse datant d’avril 2023. Il y était affirmé que la Russie était le «leader mondial sur le marché de l’exportation de produits nucléaires, Rosatom contrôlant près de la moitié du processus d’enrichissement d’uranium et 70% de l’exportation de réacteurs nucléaires».

Le rapport, dans un contexte de volonté occidentale de marginaliser la Russie, concluait sur le constat que «réduire le poids global de Rosatom ne serait un défi ni rapide, ni facile, ni bon marché».

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Source :  RT en français

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