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Les rencontres du Dialogue Inter Maliens pour la Paix et la Réconciliation Nationale sont en cours au CICB. Ces rencontres interviennent après les différentes initiatives qui avaient cherché à mettre en place ce cadre de concertation. à travers le Comité de pilotage du Dialogue Inter Maliens pour la paix et la réconciliation nationale, que dirige M. Ousmane Issoufou Maïga, on peut dire que le Mali est une mère-poule qui est en train de rassembler et fédérer ses enfants. Ce qui n’a pas toujours été possible pour être en mesure de résoudre, la paix et la stabilité.


Après la Conférence d’entente nationale (CEN) en 2017 ; le Dialogue national inclusif (DNI) en 2019 ; les Assises nationales de la refondation (ANRS), en 2021 ; les Journées de concertation pour la paix intercommunautaire, ethnique, voici encore un autre «Rendez-Vous National» autour de l’Union sacrée.
Suivant l’annonce du Nouvel an, son Excellence le Colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, chef de l’État, qui est constamment attaché à la paix et à l’esprit de patriotisme engagé, a émis les vœux, à travers un décret Présidentiel N° 2024-0061/PT-RM du 31/01/2024, portant nomination des membres du Comité de pilotage du Dialogue inter-maliens pour la paix et la réconciliation nationale.

Ce Comité de pilotage a été mis en place avec une liste de 140 personnes (Cent quarante) composé d’hommes et de femmes dont des historiens, sociologues… etc. L’objectif recherché, est la trouvaille de pistes de solutions aux multiples problèmes qui bloquent la paix, la réconciliation, l’unité nationale et de les traiter à leur racine, sans se référer à aucune appartenance ethnique, politique, sociale… Puisqu’il s’agit tout simplement de l’unification des Maliens, «le Mali d’abord» demeure toujours, car les hommes passent, et pour toujours.  Aucun Malien ne doit compromettre cette Union.
Le Mali est un grand pays hospitalier, qui a connu de grands peuples de diverses ethnies, qui vivent ensemble depuis très longtemps ; des périodes médiévales à la fin du Néolithique (– 3000 ans avant J-C), aux grands Empires et Royaumes, dont le très puissant Empire du Ghana qui a gouverné trois mondes : le monde noir africain, arabo-berbère et celui des maures d’Armankour. Ce peuple a forgé un lien sacré – le cousinage à plaisanterie ou Sanakounya – depuis la toute première organisation judiciaire de l’Afrique de l’Ouest. La fameuse et mystérieuse Charte de Wagadou est le noyau de l’Empire du Ghana, proclamé par l’Ancêtre Ighoh, Mama Dinka Cissé, l’ancêtre des Bozos et des Soninkés, avec les Kakoro. Hohana, Mama Dinka est le fondateur, le défricheur du Royaume de Wagadou en l’an -295 avant J.C. Ce courant social a joué un très grand rôle au Mali, en Guinée… dans la résolution des crises sociales entre les peuples et délimitait tous les rapports conflictuels émergents. Que ça brûle, que ça chauffe ou que ça s’éclate, nous sommes toutes et tous condamnés de s’entendre pour mieux vivre dans la bonne cohabitation. Il serait agréable de voir installer la culture de la paix au Mali, dans la sous-région ouest africaine, et même dans le monde entier, que si les peuples s’entendent, s’écoutent et se pardonnent mutuellement tous les maux commis aux uns et des autres, et que les cœurs soient prêts à s’accorder le pardon, avec une tolérance sincère.
Une véritable concertation s’impose
Pour une bonne guérison de la plaie, il faut, au préalable, enlever les pues, assainir la surface contre les parasites et germes… Il me semble que nos autorités n’ont pas organisé de véritable concertation avec toutes les couches de la société. Depuis 1914 l’humanité n’a pas connu la paix universelle, très secouée qu’elle est par des conflits d’ordre et d’intérêt économiques, religieux, territoriaux etc. C’est pour cela que les Maliens se doivent désormais de ramener une paix durable, la stabilité, la prospérité, pour la défense du Mali : la Mère-Patrie de toute la sous-région ouest africaine !
Les conflits sont multidimensionnels : entre autres, religieux, ethnique, juridique, identitaire, régionaliste, économique, territorial… Surtout à cause de la mal gouvernance, semée germes de favoritisme dans les rouages de l’administration, et la corruption à grande échelle qui permet à certains clans de personnalités d’être dans toutes les ”sauces”, même si elles avaient déjà montré leurs limites parce qu’ils ne sont pas des spécialistes en leur matière, mais qui se font toujours appeler pour répondre aux rendez-vous, au prix de péril et pour enrichir leur CV par un parcours dans leur expérience. La culture de la médiocrité doit être bannie au profit de la compétence avérée. C’est ce qui donnera bien des fruits…
Faire appel à tous les Maliens, sans exception…
Pour la réussite du comité de pilotage, et après plusieurs tentatives infructueuses dans la recherche de la paix, «il faut la paix, la paix partout dans le monde», d’après le regretté chanteur Tamacheck, Mahmoud Cissé. Il faudrait aussi, nécessairement, faire appel à tous les Maliens, sans exception, des leaders aux Maliens de l’intérieur comme de l’extérieur, sous toutes les entités ethniques, régionales ; des historiens, sociologues, acteurs politiques, autorités religieuses, organisations faîtières, lots de mécontents, opposants… Examiner avec eux tous leurs maux, dans une forme de communication soignée, consensuelle et apaisée. Pour une mise en œuvre intégrale de ses recommandations.
Cependant, quelques zones d’ombres demeurent toujours une réalité : l’absence remarquée de quelques grandes figures oubliées sur la liste nominative, pendant que d’autres noms sont retenus sans avoir été consultés, et qui «ne sont pas prêts à accompagner le train». Cela dénote un besoin de revoir certaines propositions… Pour ce faire, les commissions mises en place doivent jauger les compétences acquises nécessaires à la réussite de l’objectif, instaurer des séances d’écoute et recenser toutes les doléances comme les propositions et suggestions venant d’autres personnes oubliées.
Les commissions doivent se rendre dans toutes les communes, cercles, régions ; y recenser les doléances, comme ce fût le cas des ANRS dans toutes ses phases :
Comité de prévention et de gestion des conflits inter-communautaires entre les agriculteurs et les éleveurs et sur d’autres activités de risque de conflits ;
Cas des populations déplacées et réfugiées, pour satisfaire leurs attentes et résoudre leurs problèmes, car elles se trouvent dans des camps de réfugiés sans moyen pour leur retour ;
Stratégies de participation des personnes ressources ;
Suivi-évaluation des conclusions et recommandations sur les propositions…
Pour les Réformes politiques, institutionnelles, il s’agira de :
Revoir les sources des conflits et les corriger, le non-respect des engagements, des textes, le non-respect du mandat présidentiel ou d’autres activités quelconques ;
Revoir le rôle, la place et la responsabilité de l’opposition républicaine, de la classe politique ;
Assurer l’égalité de traitement et la considération de toute les couches de la société
Éviter le sentiment suprématiste et les complexes de supériorité entre les populations noires, métissées ou blanches ;
Renforcer dans les foyers, les cousinages à plaisanterie entre les ethnies ;
S’effacer en se détournant de l’esprit de vengeance, qui appartient au passé ;
Éviter les frustrations, et promouvoir l’acceptation de l’autre, lui pardonner pour les fautes commises ;
Défier les dénonciateurs sans preuves d’exactions…
Peuple Malien ! Unissez-vous pour la paix durable ! Ensemble nous pouvons !
Ansoumane Karamoko CISSÉ
Historien, Chercheur, homme politique
Mobile : 98 05 07 46
Source : L’Aube

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