– L’Assemblée nationale française a adopté, jeudi 28 mars, une résolution condamnant pour la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie, les «massacres des Algériens à Paris, le 17 octobre 1961».
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a salué, samedi soir, « l’action positive de l’Assemblée nationale française, en reconnaissant et en condamnant le crime commis par Maurice Papon » contre des membres de la communauté algérienne en France le 17 octobre 1961.
Le chef de l’Etat algérien a qualifié, lors d’une entrevue avec des journalistes diffusée samedi soir par les chaînes de télévision publiques, de « pas positif » le geste de l’Assemblée française qui a adopté, jeudi 28 mars courant, une résolution condamnant les massacres des manifestants indépendantistes algériens par la police française à Paris le 17 octobre 1961.
Des massacres qui ont été reconnus et dénoncés par différents présidents français, dont Emmanuel Macron.
Lors de cette interview, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué également sa visite en France, prévue pour la fin du mois de septembre prochain.
« Ma visite en France est toujours d’actualité et ma rencontre avec le président Macron sera un rendez-vous avec l’histoire, lors duquel nous penserons les choses de façon rationnelle et non émotionnelle », a-t-il affirmé.
Tebboune a estimé que les deux pays sont, aujourd’hui, en phase de «refondation des relations » bilatérales.
« Un groupe travaille sur le dossier de la mémoire à laquelle nous ne renoncerons pas, tout comme nous ne céderons aucun iota sur le devoir envers nos valeureux martyrs, que ce soit pour les martyrs de la résistance nationale ou ceux de la Glorieuse révolution de libération », a-t-il déclaré.
Abdelmadjid Tebboune a réitéré, par ailleurs, l’engagement de son pays et de sa diplomatie à défendre la cause palestinienne.
Selon lui, «la prochaine bataille de l’Algérie consistera à permettre à la Palestine de devenir membre à part entière de l’ONU», saluant à ce propos la diplomatie algérienne «efficace et reconnue». La reconnaissance de l’État de la Palestine est, a-t-il estimé, «possible d’autant que des pays européens commencent à penser à cette question ».
Sur la question du Sahara occidental, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie n’a pas de visées expansionnistes et sera toujours du côté des opprimés.
«Si nous utilisons la raison au lieu de la menace et de la force, nous parviendrons à une solution», a-t-il fait valoir.
Sur sa dernière rencontre avec les dirigeants maghrébins, à savoir les présidents tunisiens et mauritanien, ainsi que le président du conseil libyen, le chef de l’Etat algérien a indiqué que «le bloc maghrébin, que les pays de la région entendent créer, visait à relancer l’action maghrébine commune et à coordonner les efforts en vue d’unifier la voix de ces pays sur de nombreuses questions internationales, sans exclure aucune partie».
Évoquant la situation au Mali et au Niger, Tebboune a indiqué que «les deux pays sont nos frères et sont libres de choisir de régler leurs problèmes sans l’Algérie», mais «les expériences montrent que l’ingérence des étrangers dans les crises locales éloigne toute perspective de solution».
Selon lui, la solution à la crise politique au Mali « passe inévitablement par un réconciliation », avant d’affirmer que «l’Algérie défend l’unité territoriale du Mali ».
Pour rappel, le contentieux historique entre l’Algérie et la France est très profond.
En plus de la question des archives, la restitution des biens d’algériens confisqués, l’Algérie réclame aussi des réparations sur les essais nucléaires français en Algérie et l’indemnisation des victimes.
L’Algérie réclame aussi la reconnaissance des crimes coloniaux par la France officielle.
……..Agence Anadolu
Source : Anadolu