Le Mali, à l’instar de la communauté internationale a célébré la Journée mondiale de l’eau édition 2024, sous le thème : «L’eau pour la paix». La cérémonie était présidée par le Ministre de l’Agriculture, Lassine Dembélé, assurant l’intérim de la Ministre de l’Energie et de l’Eau, Mme Bintou Camara, en déplacement.
C’était vendredi 22 mars au CICB, en présence de la représentante de la Société Civile du Secteur de l’Eau et de l’Assainissement (CN-CIEPA), Selly Ouane; de l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Mali, Rachna Korhonen, ainsi que de plusieurs acteurs du secteur de l’eau.
Cette présente journée met l’accent sur l’importance de l’eau et plaide pour sa gestion durable afin de lutter contre la crise mondiale de l’eau et favoriser l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD n°6).
Au cours de son discours d’ouverture, le Ministre de l’Agriculture Lassine Dembéle a rappelé que, cette édition, est commémorée dans un contexte mondial particulier marqué par l’aggravation des effets du changement climatique, la croissance démographique et la multiplication des conflits liés à l’eau.
Ces phénomènes constituent des menaces réelles pour la protection et la conservation de notre ressource tant précieuse qu’est l’eau.
Il dira que, le thème «L’eau pour la paix», est assez révélateur des défis du Mali, en matière d’accès de nos compatriotes à l’eau potable. En effet, notre pays fait partie des pays sahéliens enclavés, en situation de stress hydrique, avec moins de 1000 m3 d’eau par habitant et par an. Pire, depuis la grande sécheresse des années 70, l’on assiste à une diminution de la qualité des ressources en eau du Mali.
Cependant, il a regretté la dégradation continue des ressources en eau au regard, non seulement de l’impact du changement climatique et surtout à cause des actions et pratiques humaines : «gaspillage d’eau sous toutes ses formes, exploitation anarchique des berges des cours d’eau, activités anarchiques d’orpaillage, rejet des ordures et autres substances nocives dans les cours d’eau».
Pour le ministre de l’Agriculture, l’indicateur d’accès au service de l’eau potable en 2024 est de 83,2% en milieu urbain et semi-urbain et 67,3% en milieu rural, avec une moyenne nationale de 71,9%. Ce bond remarquable, résulte des efforts du Gouvernement et des soutiens constants et multiformes des partenaires financiers, techniques et autres acteurs.
En effet il estime qu’aujourd’hui, que le secteur de l’eau retient une attention particulière dans les actions du département de tutelle. Pour cela, des projets structurants sont en cours pour améliorer l’approvisionnement en eau potable de nos concitoyens.
Il s’agit, entre autres, de la poursuite des travaux de renforcement et d’extension du service d’eau potable, de la réalisation attendue en 2024 de plus de 3.450 nouveaux points d’eau modernes et le renforcement de plus de 620 ouvrages existants dans le périmètre hors concession.
Toutes ces actions en cours s’inscrivent dans des objectifs stratégiques plus ambitieux à travers les quatre (4) programmes directeurs de déclinaison de la politique nationale de l’eau à l’horizon 2030, à savoir : «le Programme National d’Accès à l’Eau Potable (PNAEP) ; le Programme National d’Aménagements Hydrauliques (PNAH) ; le Programme National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PNGIRE) ; le Programme National de Gouvernance du Sous-Secteur Eau (PNGSSE).
En outre, la nouvelle Politique Nationale de l’Eau permettra de redynamiser le secteur de l’eau afin d’instaurer un cadre institutionnel et règlementaire favorable à la gestion intégrée des ressources en eau pour plus de résilience des services d’eau aux effets des changements climatiques.
Pour la représentante de la Société Civile du Secteur de l’Eau et l’Assainissement (CN- CIEPA), Selly Ouane cette journée est un moment de plaidoyer de la société civile en faveur de l’accès de tous à l’eau potable d’ici 2030.
A l’en croire, une mauvaise gestion de l’eau entrave le développement et cause la souffrance des populations. «Dans notre pays, environ 30% de la population manquent d’eau potable avec des disparités entre les milieux, rural, semi-urbain et urbain. En plus, la croissance démographique signifie que de plus en plus d’individus et de secteurs économiques se disputent l’accès à l’eau», a-t- elle souligné.
L’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique, Rachna Korhonen a, au nom des Partenaires techniques et financiers (PTF) du secteur l’eau et l’assainissement, expliqué que cette journée rappelle chaque année l’importance fondamentale de l’eau pour maintenir la vie, favoriser le développement et promouvoir la paix.
« Au cours des dix dernières années, les PTF ont contribué à hauteur de plus 352 milliards de F CFA d’aide au développement et aux besoins humanitaires. Cet appui a permis d’accroître l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement améliorés dans les zones rurales et urbaines, mettre en œuvre des systèmes d’irrigation innovants pour une agriculture durable et renforcer les capacités techniques et financières des institutions locales», a conclu.
Aissetou Cissé
ÉchosMédias