Au Sénégal, les résultats de l’élection présidentielle de ce 24 mars s’annoncent d’ores et déjà comme ceux d’une course à deux chevaux.
Avec un nombre record de 19 candidats en lice, les enseignements du passé laissent augurer une concentration des voix sur deux ou trois leaders, les autres prétendants se partageant les miettes.
Une présidentielle riche en candidatures ne rime pas forcément avec une offre politique plurielle. C’est le constat dressé par nos confrères de Jeune Afrique après l’analyse des résultats des précédents scrutins dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Plus le nombre de candidats est élevé, plus l’écart se creuse entre les poids lourds et la myriade de petits candidats, condamnés à l’anonymat des urnes.
Ce schéma pourrait bien se répéter en 2024. Avec la folle candidature du leader de l’ex-parti Pastef, Bassirou Diomaye Faye, et celle du poul
ain du pouvoir Amadou Ba, la présidentielle s’annonce incontestablement clivante.
Dans un tel duel de titans, rares sont les outsiders à pouvoir émerger. L’élection de 2019, opposant seulement 5 candidats, avait certes permis à 3 d’entre eux de franchir la barre symbolique des 15%. Mais dans une configuration plus ouverte comme en 2000, 2007 ou 2012, cette performance relève de l’exception.
À chaque fois, seuls 2 ou 3 candidats ont réellement pesé, les autres échouant lamentablement sous la barre fatidique des 5%. Un seuil que de nombreux candidats devraient à nouveau regarder de très loin ce 24 mars.
Car avec 19 prétendants au total, les éventuels reports de voix se disperseront davantage entre les seconds couteaux. A contrario, plus le nombre est restreint et plus les outsiders peuvent espérer grappiller des suffrages pour accéder au second tour.
Reste à voir si Bassirou Diomaye Faye et Amadou Ba réussiront à creuser véritablement l’écart en leur faveur dès le premier tour. Selon les précédents, un score au-delà de 25% permettrait à l’un d’entre eux de se hisser en pole position avant l’ultime manche dans quelques semaines.
A l’inverse, un taux de participation élevé et un bon rayonnement des candidats alternatifs pourraient déboucher sur un scrutin plus indécis.
Mais au regard des tendances historiques, l’hypothèse de deux finalistes souverains semble cette fois-là plus plausible comme résultats de l’élection présidentielle au Sénégal…………………….L-frii
Source : L-frii