Les Nations Unies sont «profondément préoccupées» par la dissolution d’organisations de la société civile au Mali, et plus largement par des «restrictions croissantes» aux droits humains et aux libertés fondamentales, déclare dans un communiqué, le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, basé à Genève.
« Nous sommes profondément préoccupés par la dissolution d’un certain nombre d’organisations de la société civile au Mali au cours des derniers mois, dans ce qui semble faire partie des restrictions croissantes des droits humains et des libertés fondamentales », lit-on dans la déclaration signée par le porte-parole du Bureau des droits de l’Homme des Nations Unies, Seif Magango. Depuis décembre 2023, précise la déclaration, au moins quatre organisations ont été dissoutes, dont la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) et l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali. « Nous appelons les autorités de transition à permettre aux organisations dissoutes de reprendre leurs activités. Il est essentiel que les autorités protègent l’espace civique et garantissent le plein respect et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, ainsi que les droits à la liberté d’association et de réunion – conformément aux lois du Mali et à ses obligations en vertu du droit international et régional en matière de droits humains », explique Seif Magango.
On assiste à une cascade de dissolution des associations au Mali. Le conseil des ministres du mercredi 13 mars 2024 a annoncé la dissolution de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) à la demande du ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Selon le ministre d’État, porte-parole du gouvernement, cette dissolution est conforme aux dispositions de la Loi n°04-038 du 5 août 2004 relative aux associations. Il a ajouté que l’AEEM, créée selon le récépissé de déclaration d’association n°10281/MAT-DNAT du 20 avril 1991, ne défend plus les nobles causes des élèves et étudiants conformément à ses objectifs.
Une semaine avant, mercredi 06 mars 2024, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Colonel Abdoulaye Maïga a informé le Conseil des Ministres de la dissolution de l’Association dénommé « Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud DICKO (CMAS)». Selon le gouvernement, le parrain de la CMAS s’adonne « clairement à des activités subversives susceptibles de troubler l’ordre public, notamment à travers ses récentes visites à l’extérieur et ses rencontres officielles avec des personnalités de puissances étrangères sur des questions d’intérêt national sans l’autorisation des autorités du Mali. Cette circonstance constitue un manquement aux dispositions statutaires de la CMAS et une atteinte aux intérêts supérieurs du pays ».
Par ailleurs, d’autres dissolutions ont précédé celle de la CMAS. Il s’agit de celles de l’Association Kaoural Renouveau International et de l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali (OBSERVATOIRE).
Madiassa Kaba Diakité
Source : Le Républicain
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