Dans le cadre des activités commémorative de la Semaine des Martyrs, l’Association Alliance pour la Démocratie au Mali (A.DE.MA-Association) a organisé, le samedi 16 mars 2024, à la Pyramide du Souvenir de Bamako, une conférence-débats sur le thème : «Les défis de la mise en œuvre de la Constitution du 23 juillet 2023».
Cette conférence était animée par Me Cheick Oumar KONARE et Pr. Fousseini DOUMBIA, avec la modération du journaliste, Mohamed Attaher Halidou. Au cours de cette conférence, la présidente de l’Adema Association, Mme Sy Kadiatou Sow, a appelé les uns et les autres à résister pour la survie de la démocratie malienne. « Il nous faut continuer à organiser les débats. Si nous ne pouvons pas marché, si nous ne pouvons pas faire des meetings, si nous ne pouvons continuer à faire des débats de ce genre, ça veut dire qu’on est mort, ça veut dire que la démocratie malienne est enterrée et il nous faut résister contre cela. Et c’est à cette résistance que j’appelle les uns et les autres », a déclaré Mme Sy.
Outre es responsables de l’Adema Association et les conférenciers, on notait la présece de plusieurs responsables politiques à cette conférence. Parmi eux, nous pouvons citer entre autres : Pr Ali N. Diallo, Modibo Sidibé, Konimba Sidibé, Moustapha Dicko, Yaya Sangaré, Amadou Koïta, Oumar Ibrahim Touré, Dr. Mahamadou Samaké, Me Mamadou Gaoussou Diarra, Fadiala Keita, Mouloud Ben Kattra, Modibo Soumaré.
Dans ses mots de bienvenue, la présidente de l’Adema Association, Mme Sy Kadiatou Sow, a fait savoir que leur association est née le 24 octobre 1990 avec comme objectif de sauvegarder les acquis de Mars 1991. Avant d’ajouter qu’elle s’est prononcée sur les différentes étapes de l’adoption de la nouvelle Constitution : (avant-projet; projet, référendum). «Après le référendum et le décret de promulgation du Président de la transition, nous avons poursuivi les débats et avons constaté que nos avis étaient très partagés sur la question de la mise en œuvre de la nouvelle constitution, avec la « coexistence » de la Chartre de la Transition révisée, et la Loi électorale adoptée par le Conseil National de Transition (CNI) en juillet 2022 mais dont l’effectivité de certaines dispositions restait liée à la nouvelle Constitution. Nous avons donc fait appel à des spécialistes du droit pour éclairer notre lanterne et la vôtre certainement sur les textes fondamentaux en vigueur, la « cohabitation » des textes censés régir l’organisation, le fonctionnement des institutions de la République et la vie des citoyens que nous sommes », a précisé Mme Sy.
Ainsi, le premier conférencier, Me Konaré, a fait savoir qu’avec la nouvelle constitution, le futur président de la République aura beaucoup de pouvoir. Quant au deuxième conférencier, Pr. Doumbia, il a indiqué que dans une démocratie, le consensus est très important. Avant d’ajouter que trois textes sont en vigueur ou du moins cohabitent durant cette transition : la Charte de transition, la constitution de 1992 et de 2023. Lors des débats, Me Abdourahamane Ben Mamata Touré s’est réjoui de la rigidité de la constitution malienne. Selon lui, cette rigidité permet de ne pas ajouter une instabilité constitutionnelle à une instabilité politique. L’ancien ministre, Amadou Koïta, a félicité l’Adema Association d’avoir organisé cette conférence en ces moments de doutes. « Il n’y a pas de démocratie sans parti politique. Il y a une menace sur la démocratie aujourd’hui », a-t-il dit. Selon lui, les partis politiques doivent œuvrer pour sauver la démocratie. Clôturant la conférence, Mme Sy a remercié tous ceux qui ont effectué le déplacement. «Nous sommes entièrement satisfaits de la qualité des participants. Nous avons eu aussi des interventions de qualité. Ce n’est que le début. Concrètement, c’est un débat à poursuivre. Certaines dispositions de la nouvelle constitution ne peuvent pas être appliquées tant qu’on est encore dans la transition. Pour mettre fin à la transition, c’est l’élection. Je voudrais inviter toutes les organisations politiques, la société civile, les médias à poursuivre ce débat. Nous sommes disponibles pour organiser, co-organiser avec autres organisations de la société civile ou les partis politiques. Nous sommes prêts parce qu’il nous faut animer le débat politique, il nous faut continuer à organiser les débats. Si nous ne pouvons pas marcher, si nous ne pouvons pas faire des meetings, si nous ne pouvons continuer à faire des débats de ce genre, ça veut dire qu’on est mort, ça veut dire que la démocratie malienne est enterrée et il nous faut résister contre cela. Et c’est à cette résistance que j’appelle les uns et les autres », a conclu Mme Sy Kadiatou Sow.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain