L’ex-oligarque et opposant au Kremlin en exil Mikhaïl Khodorkovski a appelé lundi les gouvernements occidentaux à ne pas reconnaître la victoire électorale de Vladimir Poutine, assurant que l’opposition était unie contre le président russe.
« Il s’agit désormais de reconnaître enfin publiquement l’illégitimité de Poutine », a déclaré M. Khodorkovski aux journalistes à Berlin.
« Nous attendons beaucoup de la société occidentale, à laquelle nous exigeons de se tourner vers les gouvernements pour leur demander de ne pas reconnaître la légitimité de M. Poutine », at-il déclaré lors d’un événement organisé au cercle de réflexion Centre for Modernité libérale.
« Lorsque les chefs d’État et de gouvernement occidental serrent la main de M. Poutine, il s’agit d’une légitimation très forte de M. Poutine dans son pays », at-il ajouté.
Ancien magnat du pétrole, Mikhaïl Khodorkovski a passé dix ans en prison après s’être opposé à M. Poutine au début des années 2000. Depuis sa libération en 2013, il est réfugié à Londres d’où il finance des plateformes d’opposition.
Dimanche, M. Khodorkovski a rencontré Ioulia Navalnaïa, la veuve de l’opposant Alexeï Navalny mort en prison en février, devant l’ambassade de Russie à Berlin où cette dernière a voté dans le cadre de l’élection présidentielle en Russie.
Selon M. Khodorkovski, les différents courants d’oppositions sont d’accord sur les « questions essentielles » : « Nous ne voulons plus de Poutine au pouvoir et nous voulons clarifier les choses avec des élections honnêtes et transparentes ».
Les résultats des élections de dimanche n’ont « rien à voir avec la réalité », a déclaré à l’AFP à Berlin Irina Cherbakova, cofondatrice de l’emblématique ONG de défense des droits humains Memorial, colauréate du Prix Nobel de la Paix 2022 .
Les 87% de voix obtenues par M. Poutine montrent « la montée de cette dictature », a déclaré Mme Cherbakova.
C’est un « symbole très menaçant », at-elle ajouté, mettant en garde contre les « temps difficiles » à venir pour l’opposition conservée en Russie : « Nous devons nous attendre à la violence et la répression et à ce que Poutine « Veuille se venger ».
Le scrutateur a toutefois montré qu’il y avait « beaucoup de gens qui n’ont pas peur d’exprimer leur opinion », a-t-elle ajouté.
Avec l’AFP
Source : L-frii