Les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger) ont récemment annoncé leur intention de former une force conjointe pour lutter contre le terrorisme dans la région. Cette initiative intervient après les nombreuses attaques meurtrières perpétrées par des groupes terroristes, mettant en péril la sécurité et la stabilité de ces pays.
Malgré la détermination affichée par ces pays à coopérer pour contrer la menace terroriste, les expériences passées ont pourtant démontré que le recours exclusif à une approche militaire ne suffisait pas à résoudre le problème. En effet, les groupes terroristes opérant au Sahel ont su s’adapter aux nouvelles tactiques et stratégies de lutte mises en place par les forces armées, rendant la tâche encore plus difficile.
Outre les obstacles opérationnels liés à l’équipement et à la logistique des forces armées des trois pays, le financement de la force conjointe constitue également un défi majeur à relever.
En effet, ces pays font face à des contraintes budgétaires importantes dues au fait que l’ordre constitutionnel n’a pas été rétabli depuis son interruption à la suite de putschs militaires intervenus dans les trois pays. Alors qu’il est crucial de mobiliser des ressources financières suffisantes pour assurer le fonctionnement optimal de cette nouvelle force.
Par ailleurs, la coordination entre les différents acteurs impliqués dans la lutte contre le terrorisme au Sahel reste un enjeu crucial. En effet, la coopération entre les forces armées des trois pays, les forces de sécurité intérieures, les services de renseignements et les partenaires internationaux est indispensable pour garantir l’efficacité des actions entreprises.
Surmonter les obstacles
Face à ces défis, il est indispensable de mettre en place une approche globale et inclusive, intégrant à la fois des mesures sécuritaires, mais aussi des actions de développement économique et social. Il est crucial d’impliquer l’ensemble des acteurs de la société civile, des communautés locales et des autorités locales dans la lutte contre le terrorisme, afin de construire une réponse collective et durable.
La création d’une force conjointe par les pays de l’Alliance des États du Sahel est une étape importante dans la lutte contre le terrorisme dans la région. Cependant, il est essentiel de surmonter les obstacles et les défis auxquels cette force sera confrontée, en adoptant une approche globale pour assurer la sécurité et la stabilité du Sahel.
Cheick B. CISSE
Source : Le Wagadu