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L’absence d’une dynamique de développement durable au Mali est due à une très grande pauvreté et à un déphasage chronique avec la réalité d’aujourd’hui du capital culturel de ses citoyens.


Le capital culturel d’un individu détermine sa qualité de producteur, de consommateur, son niveau d’ouverture d’esprit et de tolérance, sa capacité de coopération, son intelligence émotionnelle ; bref sa manière d’être, de faire et de vivre en société. Cette qualité du vivre ensemble est fondamentale pour une culture de paix.
Parce que la paix est une culture.

Sa signification ne se limite pas à seulement l’absence de guerre. Elle est un ensemble de valeurs, d’attitudes et de comportements favorisant la résolution pacifique des conflits, ou encore la recherche du consensus. Elle est le logiciel du vivre ensemble harmonieux qui permet de comprendre les enjeux concrets de son temps, d’accepter, d’intérioriser et d’animer les règles de fonctionnement de sa société et d’être un agent actif de la production de richesse et de la préservation de la planète.

C’est pourquoi dans un des versets du serment du Mandé (13ème siècle), il est dit : ” Tous, veillez  sur la patrie, Si tu entends le mot patrie, le mot pays, Sache qu’il s’agit des citoyens qui les peuplent.

Car si le citoyen disparaissait de toute l’étendue du pays, Le pays, son sol même, tomberaient dans la nostalgie.”
Comprenez par citoyen celui que l’on appelle dans la tradition bamanan « maa » et aujourd’hui dans notre vocabulaire populaire « Hórón » ; c’est-à-dire un être humain disposant d’un bon capital culturel donc d’une bonne qualité d’être, de faire et de vivre en société.
Le Mali a un besoin urgent de prendre en charge ce capital. Vous me diriez que tout est urgent. Je vous répondrais que cet enjeu est l’urgence des urgences. Et j’enrichirais ma réponse par ce dit de l’économiste et désormais homme politique ivoirien Tidiane Thiam : «… un pays riche est celui qui a du capital intellectuel. Tout le reste est secondaire. Des matières premières dans votre sous-sol dont vous ne maitrisez pas la technologie nécessaire pour les extraire n’ont aucune valeur. »
Le capital intellectuel est une partie intégrante du capital culturel
J’ai déjà souligné ici, l’urgence d’un programme national d’éducation à la citoyenneté. Il pourrait être associé à une politique publique culturelle moderne. C’est pourquoi je milite pour un ministère d’État chargé de la culture et de la construction citoyenne.

Et les délégations publiques de l’artisanat et du tourisme ? Elles peuvent faire partie d’un grand ministère du commerce ; par exemple un ministère du commerce, de l’industrie, du tourisme et de l’artisanat.
Alioune Ifra N’Diaye
Source : Le Wagadu

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