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Après un long silence sur la crise énergétique que traverse le pays, le directoire de la société EDM-SA a décidé de sortir de son mutisme, le 7 mars dernier, à la faveur d’un point de presse animé par son Directeur Général.

À la différence du Premier ministre et de la ministre en charge de l’énergie, qui s’étaient défaussés lors de leurs sorties précédentes sur le président de la Transition, Abdoulaye Djibril Diallo a abordé la problématique énergétique et des délestages avec par un langage de vérité qui frise l’aveu d’impuissance.

Sans complaisance, il a dressé le diagnostic de la situation et évoqué les causes structurelles de la crise. Tenez-vous bien, alors que le délestage devrait continuer, le DG a annoncé la réduction du temps des délestages, qui peut atteindre 18/24 par moment, notamment pendant le mois de ramadan. Toutefois, en vue d’atténuer les effets de la crise en cette période, EDM peut compter sur une quantité importante d’hydrocarbures promise par les autorités de la Transition.

À défaut de quoi, une persistance éventuelle des coupures, selon le DG, sera encadrée par la publication régulière des plans de délestage afin de permettre aux usagers de mieux s’organiser.

Sur les causes de la crise, le Directeur général Abdoulaye Djibril Diallo pointe du doigt notamment le manque d’investissement dans le secteur, l’augmentation de la demande liée à la croissance démographique et économique et la hausse des prix des hydrocarbures sur le marché international. Selon le DG, les proportions du recours au thermique se sont inversées à hauteur de 70 % de la production énergétique contre seulement 17 % il y a 20 ans.

Ce qui représente un coût élevé pour sa société, qui produit à perte à cause du déséquilibre entre le prix d’achat du Kilowatt et son prix de cession. Et sans le soutien constant et permanent de l’État à travers ses subventions et ses aides multiformes, explique Monsieur Diallo, l’EDM-SA aurait du mal à fournir convenablement l’électricité aux Maliens.

Et de confirmer au passage l’endettement de la structure à hauteur de plusieurs centaines de milliards auprès des banques et des fournisseurs privés.

En perspectives, l’EDM-SA, en plus d’inverser l’évolution du mix par l’orientation vers les énergies renouvelables (solaire, hydroélectrique, éolienne), prévoit une révision de la politique tarifaire afin d’établir un équilibre financier du secteur. Un autre défi à relever, toujours selon le DG Diallo, consiste à améliorer sa gouvernance en diminuant ses charges et en digitalisant ses services.

La Société envisage pour ce faire de soumettre à l’approbation des plus hautes autorités un plan de restructuration et de redressement.

Amidou Keita

Source : Le Témoin

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