Depuis sa création il y a plus de sept décennies, le Conseil de sécurité (CS) de l’ONU est l’un des principaux organes de l’Organisation des Nations unies. Un conseil dont la principale responsabilité est le maintien de paix et de la sécurité à l’échelle mondiale. Cette tâche est assurée par pays 15 membres, dont 5 permanents qui disposent d’un droit de véto.
Un nombre qui n’a pas fait l’objet de révision ou de réformes depuis 1945, dans ce contexte les voix de tous les horizons ne cessent de réclamer un élargissement de cette institution pour d’autres pays, notamment le continent africain.
L’Union africaine insiste sur la nécessité d’avoir deux sièges permanents pour l’Afrique
En 2005 un appel officiel avait été lancé par l’Union africaine (UA) afin d’octroyer au continent deux sièges permanents au sein du conseil de sécurité de l’ONU. Parmi les prétendants figurent : l’Égypte, l’Afrique du Sud et le Nigéria.
Pour le pays de Nelson Mandela, il existe un quasi-consensus sur sa place au CS, mais une divergence perdure sur le nom du deuxième représentant. Lors de son allocution à Kampala, en Ouganda, en janvier 2024, à l’occasion du sommet du Mouvement des non-alignés, le Secrétaire général de L’ONU Antonio Gueterres avait affirmé que les puissances mondiales, à l’instar des États-Unis et de la Russie, étaient favorables à l’adhésion d’au moins un membre africain, à un moment ou l’UA réclame deux sièges.
L’Afrique demeure un continent sous représenté, en dépit de ses grands moyens. Plusieurs facteurs font que les aspirations du continent de Mandela ne sont toujours pas réalisées, en dépit d’une nécessité géopolitique pressante de voir l’Afrique siéger au CS, car après l’Asie, ce continent est le deuxième continent le plus peuplé (plus de 17 % de la population mondiale).
Le continent le plus représenté à l’Assemblée générale de l’ONU
S’ajoute à cela un contexte politique en changement permanent depuis l’indépendance de la plupart des pays africains dans les années 60, ainsi qu’une forte présence des missions onusiennes comme la MONUSCO en République démocratique du Congo ou encore l’UNMISS au Soudan du Sud.
Par ailleurs, avec 54 pays membres, l’Afrique est le continent le plus représenté à l’Assemblée générale des Nations unies avec un taux de participation estimé à 28 %.
Pour ce qui est du Conseil de sécurité, environ 70 % des résolutions de ces dernières années concernaient l’Afrique.
Cependant, la conjoncture instable en Afrique a fait qu’une grande partie de la communauté internationale reste réticente à l’entrée d’une nation africaine au sein du Conseil, même s’il y’a un accord pour dire que l’Afrique a subi une injustice historique en étant sous représentée à l’ONU.
L’aspect financier n’a pas été avantageux : le taux de contributions symboliques des pays africains au budget de l’ONU constitue un handicap pour les candidats, à l’opposée d’autres pays comme le Japon qui participe avec un taux de 8% au budget général.
Pour rappel aucun pays africain ne se trouve dans les dix premiers pays contributeurs.
Un élargissement qui passe par une réforme onusienne généralisée
Le Conseil de sécurité ne peut pas revoir à la hausse ses membres permanents, s’il n’y a pas une réforme généralisée de toute l’institution onusienne. Or depuis 1993, date de l’adoption d’une initiative de réforme de l’ONU, tous les projets sont restés au stade de débats et de réunions non concluantes.
Un objectif pour certain, une réparation historique pour d’autres.
Quelles que soient les approches et les motivations, le constat actuel sur la scène mondiale présage que le siège africain permanent au Conseil de sécurité ne sera pas occupé demain.
Toutefois, les instances continentales doivent jouer un rôle central pour faire valoir la voix de l’Afrique à New York par une stabilité politique permanente et souveraine et par un développement économique majeur qui imposerait l’Afrique comme une force économique émergente sur la scène mondiale. A.T.
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Source : RT en français