Le projet de loi anti-LGBTQ du Ghana pourrait entraîner une perte de 3,8 milliards de dollars du financement de la Banque mondiale au cours des cinq à six prochaines années s’il était adopté, faisant dérailler un programme de prêt de 3 milliards de dollars du FMI, a déclaré le ministère des Finances dans un communiqué. un document consulté par Reuters lundi.
La semaine dernière, les législateurs ont adopté à l’unanimité une loi qui intensifiera la répression des droits des personnes LGBTQ et de ceux accusés de promouvoir les identités LGBTQ.
Le projet de loi, l’un des plus durs d’Afrique, va maintenant être présenté au président Nana Akufo-Addo, qui décidera de le signer ou non.
Le document, daté de mars, indique qu’il résume les délibérations entre le ministre des Finances, le gouverneur de la banque centrale, le chef de l’administration fiscale et d’autres hauts fonctionnaires et contient des recommandations à l’intention du président.
L’adoption du projet de loi par le Parlement intervient alors que ce pays d’Afrique de l’Ouest tente de sortir d’une profonde crise économique et d’un défaut de paiement de sa dette, avec l’aide d’un programme de prêt de 3 milliards de dollars du FMI obtenu l’année dernière et d’un financement de la Banque mondiale.
Les États-Unis se sont déclarés « profondément troublés » par le projet de loi et ont demandé une révision de la « constitutionnalité du projet de loi ».
Dans le document interne consulté par Reuters, le ministère des Finances a déclaré que le Ghana risquait de perdre 3,8 milliards de dollars de financements de la Banque mondiale au cours des cinq à six prochaines années, ce qui aurait un impact négatif sur les réserves de change et la stabilité du taux de change.
La perte du financement de la Banque mondiale « ferait dérailler » le programme du FMI, déclenchant une réaction négative du marché qui affecterait la stabilité du taux de change, ajoute le communiqué.
« Un programme du FMI déraillé aura des conséquences désastreuses sur l’exercice de restructuration de la dette et sur la viabilité à long terme de la dette du Ghana », a-t-il déclaré.
Il recommande également « un engagement avec les pays conservateurs, notamment les pays arabes et la Chine », pour obtenir un financement supplémentaire afin de combler tout déficit de financement potentiel.
La Banque mondiale a déclaré qu’elle préparait une réponse. Le FMI a fait référence à sa déclaration de vendredi dans laquelle il a déclaré qu’il ne pouvait pas se prononcer sur les implications d’un projet de loi qui n’a pas encore été promulgué.
Le FMI a également noté que les politiques internes du FMI interdisaient la discrimination fondée sur les caractéristiques personnelles.
L’adoption d’un projet de loi anti-LGBTQ similaire en Ouganda a conduit la Banque mondiale à suspendre tout nouveau financement en faveur de ce pays d’Afrique de l’Est.
…………Reuters
Source : Reuters