Dans le cadre de la célébration de la 8e édition de la Semaine nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite et de la Journée internationale de lutte contre la corruption, le président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei), Dr. Moumouni Guindo était devant les scolaires le samedi 24 février 2024 à la Cité des enfants pour les entretenir sur le phénomène de la corruption et de l’enrichissement illicite et ses conséquences afin qu’ils soient des ambassadeurs de cette lutte.
Avant d’expliquer le phénomène de la corruption et de l’enrichissement illicite, le président de l’Oclei, Dr. Moumouni Guindo a testé le niveau des scolaires avec des questions sur les notions d’Etat, de pays, de fonctionnaire, de privé. Des élèves ont su donner des réponses plus ou moins satisfaisantes. Dans ses explications du phénomène de la corruption et de l’enrichissement illicite en bambara, le président de l’Oclei, Dr. Moumouni Guindo a expliqué que la corruption est un phénomène qui a des impacts négatifs sur tous les aspects de la société. Il a pris un exemple terre à terre d’un grand frère gourmand égocentrique qui, autour du plat, se permet de manger seul sa part et la part de ses frères.
Selon Dr. Moumouni Guindo, la corruption compromet le développement social et économique et sape les institutions démocratiques et l’Etat de droit. “Elle est l’un des obstacles majeurs au développement de notre pays. La corruption et l’enrichissement illicite profite à une minorité. La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite ne saurait donc être le problème du seul gouvernement. La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite est une lutte permanente et irréversible pour assurer le développement du pays”.
D’où l’organisation de la Journée de sensibilisation des écoliers sur la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Car, à ses dires, “les scolaires constituent l’avenir du Mali. Ils doivent donc être imprégnés du phénomène afin de cultiver chez eux l’intégrité pour qu’ils soient des citoyens responsables. C’est en bien éduquant les enfants d’aujourd’hui que nous pouvons construire un meilleur avenir eux. Les fonctionnaires à quel que niveau et qualité qu’ils soient, les élus, les organisations de la société civile, les journalistes, universitaires, chercheurs, hommes, femmes, jeunes et vieux, tous, nous sommes des ambassadeurs de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Chacun, pris dans son domaine ou secteur d’activité, a un rôle essentiel à jouer dans la prévention, la sensibilisation et l’éducation des populations pour un changement de comportement. La coopération et l’implication de chaque personne et Institution est nécessaire pour atteindre cet objectif d’unir le monde contre la corruption”, a-t-il déclaré.
Il a expliqué aux jeunes les missions de l’Oclei qui est une autorité administrative indépendante. A ce titre, l’Oclei est chargé, entre autres, d’assurer, dans le respect des compétences propres à chacune des structures concernées, une coopération efficace et la concertation des autorités nationales, directement ou indirectement concernées par la lutte contre l’enrichissement illicite ; de prendre communication des déclarations de biens aux fins d’exploitation ; de recevoir également toutes autres informations utiles nécessaires à l’accomplissement de sa mission, notamment celles communiquées par les organes de contrôle et d’inspection ainsi que les officiers de police judiciaire. L’Office central de Lutte contre l’enrichissement illicite peut, sur la base d’informations graves, concordantes et fiables en sa possession, saisir le procureur du Pôle économique et financier compétent.
A ce titre, a-t-il ajouté, l’Oclei assure une coopération efficace et la concertation des autorités nationales, directement ou indirectement concernées par la lutte contre l’enrichissement illicite. Il anime et coordonne, en tant que de besoin, aux niveaux national et international, les moyens d’investigations dont disposent les administrations ou services pour la recherche des infractions induisant des obligations de déclaration. Aussi, l’Oclei propose toutes réformes nécessaires au renforcement de l’efficacité de la lutte contre l’enrichissement illicite au Mali.
Commentaire saisir l’Oclei ?
L’Oclei peut être saisie par toute personne physique ou morale, malienne ou non par voie de dénonciation. Celle-ci peut être faite, entre autres, par lettre écrite, par tous les moyens électroniques de communication (email, SMS, tweet…), par contact physique avec l’Unité des plaintes et des dénonciations, par dénonciation publique ou anonyme. Le numéro vert est le 80 00 22 22.
Auparavant, Tonton Sacko (de la Cité des enfants) a conseillé aux scolaires d’étudier dignement à l’école, d’être des exemples de droiture, d’être justes, de ne pas être trop pressés pour avoir de l’argent, de ne pas accepter des pots-de-vin. Et Mme Mariam Sanogo de la Communauté de la pratique en matière de lutte contre la corruption a déclaré que l’idée d’impliquer les scolaires dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite a été nourrie et concrétisée depuis les premières éditions de la Semaine de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite à travers l’Oclei. “La journée de sensibilisation des scolaires contre la corruption et l’enrichissement illicite a pour objectif de conscientiser les scolaires sur les causes, les conséquences de la corruption sur leur avenir et sur l’avenir du Mali”, a-t-elle conclu.
La conférence s’est tenue en présence des observateurs internationaux venus du Congro Brazzaville et du Gabon qui étaient dans nos mur pour s’inspirer de l’exemple du Mali en matière de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite.
Siaka Doumbia
Source : Aujourd’hui Mali