Bonjour Peulh !
Comme tu le sais, ça faisait quelques mois que je ne t’ai pas parler des nouvelles du pays. Je profite donc de ces quelques lignes pour t’informer des deux discussions phares qui alimentent les débats aujourd’hui à Bamako et qui préoccupent les Bamakois au plus haut point. Il s’agit de des coupures intempestives d’électricité et de la vie chère. Une question taraude l’esprit de la population en ce moment : Comment traverser le mois de carême avec la vie chère et sans électricité ?
Je commencerai par la question d’électricité. En effet, c’est l’électricité qui fait fonctionner le secteur informel, l’administration, les services privés, les industries, les familles. Ainsi, sans elle, aucun développement n’est possible dans le pays. Aujourd’hui, tout Bamako est secoué, et touché par les délestages incessants. La plupart des ateliers de couture, des garages des soudeurs, de collage de pneus, des boutiques et ou alimentations, des vendeurs de poisson, des entreprises privées et publiques, font recours à des groupes électrogènes pour combler les nombreuses heures de coupure. Il en est de même pour les familles qui en ont les moyens. Comme tu le sais, actuellement, le pays est confronté à la vie chère, et autres difficultés comme la résolution de la crise multidimensionnelle à laquelle le pays fait face depuis plus de 10 ans.
Malgré la résilience des Maliens en général et des Bamakois en particulier face à ces situations et les promesses faites par les autorités actuelles du pays pour trouver des solutions, les interrogations demeurent, surtout en cette veille du mois de carême. Comment allons-nous passer le béni de Dieu avec la vie chère et les incessants délestages ? Les commerçants vont-ils respecter les instructions du Ministère du commerce qui annonce depuis un certains temps, les nouvelles mesures de baisse des prix des denrées de première nécessité? Quelles sont les mesures prisses par les autorités compétentes pour faire respecter leurs décisions concernant les prix de l’huile, du sucre, du riz, de la farine, du lait, etc. Voilà aujourd’hui, cher peulh, les questions que ne cesse de se poser la population bamakoise. Pour l’instant, elles sont sans réponses efficaces.
En tout cas, ici, les esprits sont hantés. En attendant de voir le bout du tunnel, les bras restent croisés, les dents serrées par les uns et les autres pour accompagner les autorités de la transition. Cependant, la population va-t-elle résister à ces difficultés jusqu’à quand ? Mon cher peulh, en attendant les réponses à ces multiples questions, je te souhaite de passer d’excellents moments. A très bientôt pour d’autres nouvelles…
Hadama B. FOFANA
Source : Le Républicain