Les autorités tchadiennes ont annoncé ce 29 février la mort de Yaya Dillo Djérou dans l’assaut mené la veille par l’armée contre le siège de son parti, à deux mois d’une présidentielle pour laquelle il apparaissait comme le principal rival du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno, son cousin.
Tchad : l’opposant Yaya Dillo tué dans un assaut de l’armée contre le siège de son parti 29 févr. 2024, 21:47- Avec AFP Nous avons le plaisir de vous présenter notre nouveau mécanisme de lecture de nos articles. Cet ajout innovant utilise une voix générée par l’IA ce qui peut parfois entraîner des erreurs, telles qu’une prononciation incorrecte ou un ton incohérent. Source: AFP Yaya Dillo en 2021 (image d’illustration). Suivez RT en français sur Telegram Les autorités tchadiennes ont annoncé ce 29 février la mort de Yaya Dillo Djérou dans l’assaut mené la veille par l’armée contre le siège de son parti, à deux mois d’une présidentielle pour laquelle il apparaissait comme le principal rival du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno, son cousin.
Lire aussi Tchad : tirs à N’Djamena, la situation sécuritaire met le gouvernement en alerte Yaya Dillo a «succombé à ses blessures» après avoir «lui-même tiré sur les forces de l’ordre», a déclaré jeudi 29 février à la radio d’Etat le ministre de la communication Abderaman Koulamallah. Il est mort « là où il s’était retranché, au siège de son parti», a déclaré de son côté à l’AFP le porte-parole du gouvernement, affirmant que l’opposant n’avait «pas voulu se rendre».
Dans son passage à la radio où il détaille les circonstances de l’assaut, M. Koulamallah fait état de «quatre morts» parmi les forces de l’ordre et de «3 morts» du côté des militants du Parti socialiste sans frontière (PSF) qu’il décrit comme des «assaillants».
L’annonce de la mort de M. Dillo est intervenue au lendemain d’une journée de forte tension au cœur de N’Djamena, au cours de laquelle des tirs de kalachnikov et de gaz lacrymogènes ont résonné près du QG du parti de l’opposant, le PSF, où il s’était retranché et dont l’immeuble est couvert de nombreux impacts de balles.
La rumeur de sa mort circulait Des rumeurs persistantes faisaient déjà état de la mort de l’opposant mercredi dans la soirée. Aucun détail n’a été dévoilé dans l’immédiat sur les circonstances de son décès qui intervient après la publication du calendrier de l’élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 6 mai.
L’assaut de l’armée est survenu trois ans, jour pour jour, après une attaque similaire par l’armée du QG de M. Dillo et de son parti, dans laquelle sa mère et l’un de ses fils avaient été tués.
Le corps de M. Dillo a été remis à la famille, pour des funérailles organisées jeudi dans l’après-midi, a-t-on appris auprès des proches du défunt. D’importants effectifs de l’armée quadrillent jeudi le centre de N’Djamena et encerclent toujours le siège du PSF de M. Dillo.
Après une coupure d’internet dans la capitale face à l’afflux d’appels à venir «défendre» l’opposant, les militaires ont attaqué mercredi après-midi le siège du PSF où les forces de l’ordre étaient venues arrêter un militant du PSF accusé par le gouvernement d’une «tentative d’assassinat» du président de la Cour suprême dix jours plus tôt.
Une «mise en scène», avait accusé Dillo Le gouvernement a par la suite accusé Yaya Dillo d’avoir mené une attaque dans la nuit de mardi à mercredi contre le siège des tout-puissants services de renseignement, l’ANSE, en représailles à cette arrestation.
Cette attaque, menée par M. Dillo selon le pouvoir, s’était soldée par «plusieurs morts», selon le gouvernement. Quelques heures avant sa mort, M. Dillo avait farouchement nié ces accusations auprès de l’AFP, dénonçant «un mensonge» et une «mise en scène» destinée à écarter sa candidature à la prochaine présidentielle.
Yaya Dillo drainait derrière lui une composante importante du clan Zaghawa, ethnie très minoritaire en nombre, dont le clan Déby qui dirige le pays depuis 33 ans est issu, tout comme les principaux officiers de l’armée. Yaya Dillo était rentré au pays sous la présidence de Mahamat Déby et disait avoir «pardonné» la mort de ses proches.
Il est resté néanmoins l’un des plus grands opposants et un pilier d’une certaine frange du clan Zaghawa, qui conteste l’autorité et la légitimité de Mahamat Déby, et pouvait être soutenu par une partie des officiers de l’armée, notamment en cas de coup d’État.
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