« Le Président de la Commission de la CEDEAO avec les ministres des Affaires étrangères du Togo, du Burkina Faso et du Mali. Ce que Dieu unit, aucun ne devrait séparer. ». C’est avec ces mots que la CEDEAO commente une photo publiée sur son compte X et sur laquelle on pouvait voir le président de la commission de la Cedeao Omar Touray aux côtés des ministres Robert Dussey du Togo, Abdoulaye Diop du Mali, Karamoko Jean Marie TRAORE du Burkina Faso et Yaou Sangaré Bakary du Niger.
Cette image présentée comme signe du réchauffement des relations entre la Cedeao et les pays de l’AES qui ont quitté l’institution a été prise lors du forum diplomatique organisé par la République de Türkiye ce 1er mars 2024.
A Bamako, les lignes n’ont pas pour autant bougé. La décision du Mali de se retirer de la Cedeao est irrévocable. « Je ne veux pas commenter une décision qui a été prise par une organisation à laquelle le Mali n’appartient pas. Vous le savez, le mois dernier, le Mali, le Burkina, et le Niger ont saisi officiellement la CEDEAO pour indiquer qu’ils se retirent sans délai de cette organisation. », a réitéré il y a quelques jours, le ministre des affaires étrangères du Mali Abdoulaye Diop interrogé sur la levée partielle par la CEDEAO des sanctions qui frappaient le Niger.
Sanctions irresponsablesPour le chef de la diplomatie malienne, le retour en arrière est impossible. Lors de la dernière session extraordinaire des chefs d’état et de gouvernement de la CEDEAO tenue le 24 février 2024 à Abuja au Nigéria, l’institution sous-régionale a invité les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel à revenir sur leur décision.
Des sources indiquent que le président Togolais s’est engagé à travailler pour faire revenir le Mali, le Burkina Faso et le Niger au sein de la Cedeao. Depuis le 30 juillet, la CEDEAO sans aucun fondement légal, a privé le Niger de ses avoirs, de l’électricité, des produits de première nécessité y compris les médicaments. L’organisation est depuis un moment, considérée une « menace » pour ses propres membres.Intégralité des propose du ministre Abdoulaye Diop
« Je ne veux pas commenter une décision qui a été prise par une organisation à laquelle le Mali n’appartient pas. Vous le savez, le mois dernier, le Mali, le Burkina, et le Niger ont saisi officiellement la CEDEAO pour indiquer qu’ils se retirent sans délai de cette organisation.
Cette décision a été prise sur la base d’un certain nombre de constats. Je rappelle que le Mali est pays fondateur de cette organisation, mais nous avons vu que progressivement cette organisation est devenue un instrument entre les mains de certaines puissances qui cherchent à créer des désordres dans notre région et qui cherchent à utiliser nos institutions pour pouvoir créer des problèmes au pays, créer même une menace parce que l’organisation a mis sur la table une menace d’agression militaire contre l’un de ses états membres. Le Mali a été sous sanctions pendant près de huit mois, un pays enclavé, dont la population a été meurtrie. Nos institutions bancaires ont été utilisées, nos fonds ont été confisqués au niveau de ces banques.
Le Niger a vécu la même situation. Le Mali s’est élevé contre le fait que nos institutions deviennent des armes contre nous-mêmes. Nos populations ont constitué une menace et par rapport à cela, nous n’allons pas continuer juste à dénoncer.
Nous avons décidé d’apporter aussi une réponse géopolitique en nous mettant ensemble avec un certain nombre de pays avec lesquels nous partageons la même réalité mais aussi la même vision de solidarité entre les pays, d’établir des liens de fraternité et de respect mutuel et de nous mettre à l’abri des situations d’ingérence. Je pense que c’est ce qui est important aujourd’hui à retenir dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel. Nous travaillons pour réaliser ce que nous n’avons pas pu réaliser dans le cadre de la CEDEAO ».
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