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La corruption dans les mairies au Mali demeure un problème persistant qui compromet le développement local et mine la confiance des citoyens dans les institutions gouvernementales. Malgré les efforts déployés pour lutter contre ce fléau, il reste encore beaucoup à faire pour éradiquer cette pratique préjudiciable.
La corruption dans les mairies est souvent favorisée par le manque de transparence et de reddition de comptes. Les procédures administratives opaques et les structures de gouvernance laxistes créent un environnement propice à l’exploitation et à l’abus de pouvoir.
De plus en plus, la corruption dans les mairies inspectées par le Vérificateur général présente assez de cas de corruption comme en atteste les différents rapports. Dans plusieurs mairies inspectées, les travaux de vérification ont révélé des déficiences de contrôle interne dans la gestion des Communes au nombre desquelles on peut citer entre autres : le non-respect des modalités de création des régies, le recouvrement des recettes par des maires en lieu et place des Régisseurs de recettes, le non-respect des délais de reversement des recettes encaissées par le Régisseur de recettes, le défaut de prestation de serment des Régisseurs de recettes et de dépenses.

S’agissant des irrégularités financières constatées, elles portent sur le non-reversement des recettes issues de la vente de vignettes et le non- reversement des frais d’établissement des actes d’état civil. Toutes choses qui constituent une infraction à la loi et passible de poursuites judiciaires.
Ce que le Vérificateur n’a pas mentionné dans ses rapports et qui constitue une autre forme de corruption à ciel ouvert, qui prive également les citoyens des services auxquels ils ont droit.
Dans plusieurs mairies, « des pots-de-vin sont souvent exigés pour l’obtention de permis de construire, de licences commerciales, ou même pour l’accès à des services municipaux de base tels que la collecte des ordures ou l’entretien des routes », déplore un ancien secrétaire général d’une mairie. Pour ce dernier, « Ces pratiques entravent le fonctionnement efficace des administrations locales ». Ce dernier exhorte les vérificateurs à s’intéresser à cet aspect de la corruption non visible mais qui cause du tord aux usagers ».
Manque de sanctions
De plus, le manque de sanctions sévères pour les fonctionnaires corrompus permet à cette pratique de prospérer sans entrave.
Pour combattre efficacement la corruption dans les mairies, notre interlocuteur affirme qu’ « il est impératif de renforcer la transparence et la responsabilité. Cela peut être réalisé en mettant en place des mécanismes de surveillance indépendants, en encourageant la participation citoyenne à la prise de décision, et en instaurant des sanctions dissuasives pour les auteurs de corruption ». De plus, poursuit-t-il, « il est essentiel de promouvoir une culture d’intégrité et d’éthique au sein de l’administration locale ».
En conclusion, la lutte contre la corruption dans les mairies au Mali nécessite une action concertée de la part des autorités gouvernementales, de la société civile et des citoyens eux-mêmes. Seulement en travaillant ensemble pour promouvoir la transparence, la responsabilité et l’intégrité, nous pouvons espérer éliminer ce fléau et construire des communautés plus justes et plus prospères pour tous.
A.S.

Mairie du Mali : Des régisseurs de recettes et d’avances ne prêtent pas serment
Une des insuffisances dans le fonctionnement dans les Mairies du Mali, est relative à la non prestation de serment des régisseurs de recettes et d’avances.
L’article 23 de l’Arrêté interministériel n°2021-2609/MEF-MATD-SG du 13 juillet 2021 fixant les modalités de création, d’organisation, de fonctionnement et de contrôle des régies de recettes et des régies d’avances des Collectivités territoriales, ainsi que les règles relatives à la nomination et à la responsabilité des régisseurs dispose : « […]. Le régisseur est astreint à la prestation de serment devant un tribunal de première ou grande instance territorialement compétent… ».
Partie du cas d’une Mairie, le constat est que dans plusieurs Mairies du Mali, les régisseurs de recettes et d’avances enfreignent aux textes. Très généralement, juste après leur nomination, ils occupent leur poste sans prêter serment. Or, selon le Vérificateur général, « le défaut de prestation de serment des Régisseurs ne leur permet pas de formaliser leur adhésion aux valeurs de la profession et de s’engager à les respecter. Ce qui fait qu’ils s’exposent et exposent la Commune».
Face à cette situation, l’édile communale ou alors la préfecture doit veiller à ce qu’il y ait une application rigoureuse des textes.
M.K.

Source : Arc en Ciel

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