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Les pères fondateurs de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest se retournent certainement dans leurs tombes en voyant ce qu’est devenu l’institution censée promouvoir l’intégration et le développement de ses pays membres. Entre les sanctions inhumaines à durée indéterminée sans aucune base légale et les menaces d’intervention militaire, la CEDEAO s’éloigne chaque jour un peu plus de ses missions premières.

C’est donc tout naturellement que le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont décidé le 28 janvier 2024 de quitter la barque sans délai. Oui les pays précités n’entendent pas respecter le délai de préavis d’une année prévue par les textes de l’institution. Ils justifient leur décision par l’attitude de la CEDEAO qui a brillé ses dernières années par la violation systématique de ses propres textes.
Depuis l’annonce du retrait du Niger, du Mali et du Burkina Faso de la CEDEAO, l’institution sous-régionale appelle à des négociations bottées en touche par les trois Etats du Sahel. Le retour en arrière est impossible. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la CEDEAO tient tant à garder le Niger, le Mali et le Burkina Faso dans ses rangs ? Selon le président Ghanéen Nana Akufo Addo, la décision des trois pays du Sahel de « se retirer de la communauté de la CEDEAO va être très négative pour les populations ». Tout d’un coup les dirigeants de la CEDEAO se soucient du bien être des populations du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Etrange n’est-ce pas ?
Ces dirigeants semblent oublier que jusqu’à présent, ils ont coupé les vivres et les médicaments aux populations du Niger. Ils oublient également avoir fermé leurs frontières aux populations de ce pays enclavé qu’ils privent depuis le 30 juillet 2023, d’électricité et des produits de première nécessité. Ils oublient que le caractère inique et inhumain de leurs sanctions a contraint l’ONU à leur demander de revoir leur copie afin d’ouvrir des couloirs humanitaires.
La démocratie…

Les dérives de la CEDEAO ces dernières années inquiètent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les autorités du Mali estiment que l’organisation est devenue une menace pour ses membres. Les actualités ces derniers jours dans cette partie de l’Afrique notamment au Sénégal confirme une fois de plus que l’argument démocratique brandie par la CEDEAO est difficilement défendable. Le profil et les pratiques de plusieurs chef d’Etat qui composent cette organisation sont plutôt inquiétants.
Vous avez bien entendu. Le ministre des affaires étrangères du Sénégal envoie balader la Cedeao. Nous ne reviendrons pas ici sur les violations de constitutions qui ont conduit à de nombreuses pertes en vie humaines dans certains pays de la CEDEAO ces dernières années.
Si l’organisation dirigée par Bola Tinubu vacille et enchaine les bourdes, c’est que sa survie est en jeu. Tout d’abord la CEDEAO a péché en se laissant entrainer dans des conflits géopolitiques qui ne sont pas les siens. Voulant faire plaisirs à ses partenaires, la Cedeao incapable de soutenir ses pays membres dans la lutte contre le terrorisme, reprend mot pour mot les éléments de langage des occidentaux hostiles à la présence russe en Afrique. Ainsi, la CEDEAO se montre particulièrement bienveillante envers les auteurs de coups d’Etat qui n’ont pas l’intention de changer de partenaires et est prête à asphyxier tous ceux qui optent pour la diversification des partenaires. A croire que la situation sécuritaire chaotique au Sahel ces dix dernières années et dont les conséquences se ressentent désormais dans certains pays côtiers dont le Benin ou encore le Togo n’inquiète pas certains dirigeants de la CEDEAO.

« Le Président de la Commission de l’Union Africaine engage les leaders régionaux à intensifier le dialogue entre le leadership de la CEDEAO et les trois pays susmentionnés.

Il exprime à ce sujet l’entière disponibilité de la Commission de l’Union Africaine pour apporter tout le concours en son pouvoir pour le succès de la logique de dialogue fraternel, loin de toutes les interférences extérieures d’où qu’elles viennent »

Ceci, est un extrait du communiqué du président de la Commission de l’Union Africaine sur le Retrait de Trois États Membres de la CEDEAO.

De quelle interférence extérieure parle Moussa Faki Mahamat ?

Serait-il en train d’avouer que les décisions prises au sein de la CEDEAO sont influencées par des puissances étrangères ?

Lutter contre l’éveil des consciences

En réalité les politiques émancipatrices des nouveaux dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina Faso inquiètent personnellement certains leaders ouest africains. Ils redoutent des éveils de consciences et des soulèvements dans les propres pays. En effet contrairement aux pronostics pessimistes, le Mali, le Burkina et le Niger ne se sont pas écroulés en quelques semaines sous le coup des sanctions. Les populations des pays africains découvrent qu’il est possible de diriger un pays sans tendre constamment la main aux aides avilissantes qui n’aident pas leurs Etats depuis des décennies. La jeunesse africaine découvre également qu’une ancienne colonie de la France peut survire sans les aides de la France. Si en sortant de la CEDEAO, le Niger, le Burkina Faso et Mali parviennent à avoir des perspectives économiques meilleures, leurs expériences pourraient donner des idées à d’autres peuples lassés de l’immobilisme et de précarité.
Les trois pays du Sahel ne veulent plus se contenter des programmes et projets conçus dans des bureaux à des dizaines de milliers de km et qui leurs sont imposés sans tenir compte des réalités du terrain. Et pourtant c’est ce mode de fonctionnent dont sont friands certains dirigeants de la CEDEAO. Les rares fois que ces dirigeants ont tenté de lancer des programmes propres à eux, les résultats sont plus que mitigés. Aujourd’hui plus personnes ne parle des programmes « Vision 2020 », « Emergence 2025, 2030 » et autres. C’est plus simple pour eux d’appliquer les injonctions de leurs partenaires que de prendre des initiatives. Ils n’ont donc aucun intérêt de voir ces pays du Sahel réussir leur projet d’émancipation. Bonsoir chez vous.
………..Tout Africa

Source : Tout Africa

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