Annoncé comme une alternativeà l’accord d’Alger devenu caduc après le retrait du Mali, le dialogue inter-malien pourrait viser comme objectif de déboucher sur une nouvelle prorogation, au détour d’un gouvernement d’union nationale. Installés et renvoyés à leurs missions, les membres du Comité de pilotage du dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation, issus de divers bords politiques, associatifs et professionnels, auront pour tâche principale de faciliter un dialogue ouvert permettant à chaque voix d’être entendue, dans le but de restaurer la paix et de consolider l’unité nationale.
Tel est le désir du président Goïta pour qui ce dialogue, conduit par les Maliens sans ingérence extérieure, est l’occasion de faire une autocritique profonde pour comprendre les causes apparentes et profondes des conflits et aboutir à une paix durable. Dans 45 jours le comité dirigé par l’ancien PM d’ATT, Ousmane Issoufi Maïga, aura fourni en principe un rapport. Et comme ce fut le cas lors des Assises Nationales de la Refondation, il pourrait être octroyé aux autorités de transition, au nom de la paix, une nouvelle prorogation de deux à trois ans.
C’est du moins ce qui se murmure dans les couloirs les moins sombres de la République. Le temps nécessaire, sans doute, pour parvenir à la sécurisation totale et organiser des élections crédibles, libres et transparentes. Seulement voilà : après trois ans de règne sans partage cette recommandation ne saurait être acceptée que dans le cadre d’un partage de responsabilité dans la gouvernance. Autrement dit, comme recommandation phare de ce dialogue, on parle déjà d’un gouvernement d’union nationale, sans doute dirigé par un technocrate moins clivant et plus rassembleur que le président du comité stratégique du M5-RFP.
Amidou Keita
Source : Le Témoin