Aujourd’hui, les étudiants africains inscrits dans les universités russes sont deux fois plus nombreux qu’à l’époque soviétique. Qu’est-ce qui les attire ?
La coopération en matière d’éducation est l’un des éléments clés des relations entre la Russie et l’Afrique. En tant qu’héritier de l’URSS, la Russie demeure l’une des principales destinations pour les étudiants africains dans le monde. Le début de la coopération entre les deux pays dans le domaine de l’éducation et de la formation de professionnels qualifiés, date de la période soviétique et reste un élément crucial de l’intérêt porté par les Africains à l’enseignement supérieur en Russie aujourd’hui. Si les premières années qui ont suivi l’effondrement de l’Union soviétique ont été marquées par une baisse significative du nombre d’étudiants africains en Russie, ces dernières années ont connu un renversement de cette tendance : le nombre d’Africains inscrits dans les universités russes augmente et les liens universitaires multilatéraux se développent. Les Africains dans les universités russes : combien et où ? Environ 4 000 Africains par an suivaient leur formation dans des universités russes au cours des années 1990, ce qui représentait une baisse significative par rapport à la période soviétique. Au cours de l’année universitaire 1991/1992, plus de 15 000 Africains faisaient leurs études en URSS, dont 8 000 dans les universités de la République socialiste fédérative soviétique de Russie. Cette baisse a été attribuée à la fois à des raisons économiques et politiques. L’effondrement de l’URSS a entraîné une diminution du financement public et le passage à un système de frais de scolarité pour les étrangers, ce qui a constitué un obstacle important pour les étudiants africains, mais aussi un changement de priorités accordées autrefois à l’Afrique dans la politique étrangère russe.
Progressivement, cependant, l’attention accordée à la promotion de l’éducation en tant que moteur important pour consolider la coopération avec les pays africains a commencé à s’intensifier, ce qui s’est traduit par une hausse du nombre d’étudiants africains dans les universités russes pour s’établir à 7 000 en 2006/2007. Au cours des années suivantes, ce nombre a augmenté chaque année, pour atteindre 15 000 en 2014/2015 et dépasser le niveau soviétique en 2015/2016 avec 16 900 étudiants. La répartition des étudiants africains dans les villes russes constitue une différence notable entre les périodes russe et soviétique. Alors qu’auparavant, plus de la moitié des Africains étaient concentrés dans les deux plus grandes villes du pays, Moscou et Leningrad (Saint-Pétersbourg), elles n’abritent actuellement qu’environ 26 % des étudiants africains. Les Africains sont inscrits dans près de 300 universités en Russie dans plus de 90 villes dont les principales sont Nijni Novgorod, Ekaterinbourg, Kazan, Tambov, Voronej, Koursk, Belgorod et Krasnodar, en raison du coût de la vie moins élevé et de la qualité de l’enseignement. Traditionnellement, les domaines d’études les plus prisés par les étudiants africains sont la médecine (jusqu’à 30 % des Africains), l’ingénierie et la technologie (environ 20 %), ainsi que la gestion, les finances et l’économie. Les Africains choisissent des domaines d’études supérieures appliquées afin d’obtenir un diplôme professionnel et être prêt à travailler. Ces métiers sont également liés à des domaines vitaux pour le développement de l’Afrique elle-même. Un nombre croissant d’étudiants africains : des progrès notables Les étudiants africains représentent traditionnellement environ 6 % de l’ensemble des étudiants internationaux en Russie. Cependant, ces dernières années, surtout après les sommets Russie-Afrique qui ont mis l’accent sur le renforcement de la coopération éducative, le pourcentage d’Africains dans les universités russes a augmenté. Par exemple, lors du premier sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en octobre 2019, 17 600 étudiants africains faisaient leurs études en Russie, en 2020/2021, on en comptait plus de 27 000. Au cours de l’année universitaire 2022/23, il y avait déjà plus de 34 000 étudiants africains en Russie, soit 10 % de tous les étudiants internationaux dans le pays (et environ 5 % de tous les étudiants africains étudiant à l’étranger) ; c’est plus du double que le pic atteint durant la période soviétique de 15 000 par an. Il n’est donc pas surprenant que le deuxième sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en juillet 2023, ait abouti à un plan d’action pour 2023-2026 dont un grand nombre de dispositions préconisent le développement de la coopération en matière d’éducation.
Pour attirer les Africains dans ses universités, le gouvernement russe a régulièrement augmenté ces dernières années le nombre de bourses pour les ressortissants africains aux frais de l’État. Le plus grand nombre de bourses d’État allouées par la Russie pour l’année universitaire 2022/2023 était destiné à la Guinée (450 bourses), à l’Angola (300), au Mali (290), à la République du Congo (250), à l’Égypte (250) et au Nigéria (250). En 2023/2024, le nombre de places financées par le gouvernement fédéral s’est élevé à 4 700, soit le double par rapport à l’année académique précédente (2 300 bourses). Komi Amewunou, ressortissant congolais, diplômé en sociologie de l’Université fédérale Emmanuel Kant de Kaliningrad, ancien élève distingué du programme « Russie Portes Ouvertes» (Russian Open Doors) et rédacteur en chef adjoint d’un réseau de recherche panafricain, explique à RT comment et pourquoi il a postulé pour obtenir une bourse universitaire : « Je voulais avoir un master, et j’ai découvert les bourses de « Russie Portes Ouvertes». Cette olympiade est organisée depuis plusieurs années par l’Association of Global Universities, en collaboration avec le ministère russe de la Science et de l’Enseignement supérieur, l’Agence fédérale pour la Communauté des États indépendants, les compatriotes vivant à l’étranger et la coopération humanitaire internationale. Ayant conscience des normes élevées du système éducatif en Russie, j’ai perçu cette bourse comme une bonne occasion d’une pierre deux coups: obtenir un diplôme universitaire en Russie, l’un des pays les plus influents au monde, et maîtriser une nouvelle langue internationale. C’était une chance que tout jeune ambitieux saisirait avec enthousiasme ». Selon lui, les avantages spécifiques dont bénéficient les Africains qui étudient en Russie sont : la procédure de visa flexible et simplifiée, le coût de la vie abordable, des frais de scolarité relativement bas, un soutien constant aux étudiants internationaux de la part d’un bureau spécifique et un large éventail d’activités extrascolaires. À quoi s’attendre et que faire ? Dans le contexte des liens politiques et économiques en plein développement entre la Russie et les pays africains, ainsi que de l’augmentation des quotas spécialisés, le nombre d’étudiants africains pourrait atteindre 50 000 dans les prochaines années. Ceci est prouvé par le grand intérêt porté à la formation en Russie, ainsi que la forte concurrence qui l’entoure. Selon les dernières données disponibles pour l’année 2022/2023, plus de 11 000 demandes de bourses ont été déposées par des candidats africains, la concurrence moyenne étant d’environ cinq personnes par place.
Une vraie communauté : pourquoi les étudiants africains choisissent-ils la Russie ? 10 févr. 2024 Suivez RT en français sur Telegram Aujourd’hui, les étudiants africains inscrits dans les universités russes sont deux fois plus nombreux qu’à l’époque soviétique. Qu’est-ce qui les attire ? Par Andreï Chelkovnikov, expert au Centre d’études africaines de l’École des hautes études en sciences économiques. La coopération en matière d’éducation est l’un des éléments clés des relations entre la Russie et l’Afrique. En tant qu’héritier de l’URSS, la Russie demeure l’une des principales destinations pour les étudiants africains dans le monde. Le début de la coopération entre les deux pays dans le domaine de l’éducation et de la formation de professionnels qualifiés, date de la période soviétique et reste un élément crucial de l’intérêt porté par les Africains à l’enseignement supérieur en Russie aujourd’hui. Si les premières années qui ont suivi l’effondrement de l’Union soviétique ont été marquées par une baisse significative du nombre d’étudiants africains en Russie, ces dernières années ont connu un renversement de cette tendance : le nombre d’Africains inscrits dans les universités russes augmente et les liens universitaires multilatéraux se développent. Les Africains dans les universités russes : combien et où ? Environ 4 000 Africains par an suivaient leur formation dans des universités russes au cours des années 1990, ce qui représentait une baisse significative par rapport à la période soviétique. Au cours de l’année universitaire 1991/1992, plus de 15 000 Africains faisaient leurs études en URSS, dont 8 000 dans les universités de la République socialiste fédérative soviétique de Russie. Cette baisse a été attribuée à la fois à des raisons économiques et politiques. L’effondrement de l’URSS a entraîné une diminution du financement public et le passage à un système de frais de scolarité pour les étrangers, ce qui a constitué un obstacle important pour les étudiants africains, mais aussi un changement de priorités accordées autrefois à l’Afrique dans la politique étrangère russe. Lire aussi Une université russe signe un accord pour former des centaines d’étudiants ghanéens Progressivement, cependant, l’attention accordée à la promotion de l’éducation en tant que moteur important pour consolider la coopération avec les pays africains a commencé à s’intensifier, ce qui s’est traduit par une hausse du nombre d’étudiants africains dans les universités russes pour s’établir à 7 000 en 2006/2007. Au cours des années suivantes, ce nombre a augmenté chaque année, pour atteindre 15 000 en 2014/2015 et dépasser le niveau soviétique en 2015/2016 avec 16 900 étudiants. La répartition des étudiants africains dans les villes russes constitue une différence notable entre les périodes russe et soviétique. Alors qu’auparavant, plus de la moitié des Africains étaient concentrés dans les deux plus grandes villes du pays, Moscou et Leningrad (Saint-Pétersbourg), elles n’abritent actuellement qu’environ 26 % des étudiants africains. Les Africains sont inscrits dans près de 300 universités en Russie dans plus de 90 villes dont les principales sont Nijni Novgorod, Ekaterinbourg, Kazan, Tambov, Voronej, Koursk, Belgorod et Krasnodar, en raison du coût de la vie moins élevé et de la qualité de l’enseignement. Traditionnellement, les domaines d’études les plus prisés par les étudiants africains sont la médecine (jusqu’à 30 % des Africains), l’ingénierie et la technologie (environ 20 %), ainsi que la gestion, les finances et l’économie. Les Africains choisissent des domaines d’études supérieures appliquées afin d’obtenir un diplôme professionnel et être prêt à travailler. Ces métiers sont également liés à des domaines vitaux pour le développement de l’Afrique elle-même. Un nombre croissant d’étudiants africains : des progrès notables Les étudiants africains représentent traditionnellement environ 6 % de l’ensemble des étudiants internationaux en Russie. Cependant, ces dernières années, surtout après les sommets Russie-Afrique qui ont mis l’accent sur le renforcement de la coopération éducative, le pourcentage d’Africains dans les universités russes a augmenté. Par exemple, lors du premier sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en octobre 2019, 17 600 étudiants africains faisaient leurs études en Russie, en 2020/2021, on en comptait plus de 27 000. Au cours de l’année universitaire 2022/23, il y avait déjà plus de 34 000 étudiants africains en Russie, soit 10 % de tous les étudiants internationaux dans le pays (et environ 5 % de tous les étudiants africains étudiant à l’étranger) ; c’est plus du double que le pic atteint durant la période soviétique de 15 000 par an. Il n’est donc pas surprenant que le deuxième sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en juillet 2023, ait abouti à un plan d’action pour 2023-2026 dont un grand nombre de dispositions préconisent le développement de la coopération en matière d’éducation. Pour attirer les Africains dans ses universités, le gouvernement russe a régulièrement augmenté ces dernières années le nombre de bourses pour les ressortissants africains aux frais de l’État. Le plus grand nombre de bourses d’État allouées par la Russie pour l’année universitaire 2022/2023 était destiné à la Guinée (450 bourses), à l’Angola (300), au Mali (290), à la République du Congo (250), à l’Égypte (250) et au Nigéria (250). En 2023/2024, le nombre de places financées par le gouvernement fédéral s’est élevé à 4 700, soit le double par rapport à l’année académique précédente (2 300 bourses). Komi Amewunou, ressortissant congolais, diplômé en sociologie de l’Université fédérale Emmanuel Kant de Kaliningrad, ancien élève distingué du programme « Russie Portes Ouvertes» (Russian Open Doors) et rédacteur en chef adjoint d’un réseau de recherche panafricain, explique à RT comment et pourquoi il a postulé pour obtenir une bourse universitaire : « Je voulais avoir un master, et j’ai découvert les bourses de « Russie Portes Ouvertes». Cette olympiade est organisée depuis plusieurs années par l’Association of Global Universities, en collaboration avec le ministère russe de la Science et de l’Enseignement supérieur, l’Agence fédérale pour la Communauté des États indépendants, les compatriotes vivant à l’étranger et la coopération humanitaire internationale. Ayant conscience des normes élevées du système éducatif en Russie, j’ai perçu cette bourse comme une bonne occasion d’une pierre deux coups: obtenir un diplôme universitaire en Russie, l’un des pays les plus influents au monde, et maîtriser une nouvelle langue internationale. C’était une chance que tout jeune ambitieux saisirait avec enthousiasme ». Selon lui, les avantages spécifiques dont bénéficient les Africains qui étudient en Russie sont : la procédure de visa flexible et simplifiée, le coût de la vie abordable, des frais de scolarité relativement bas, un soutien constant aux étudiants internationaux de la part d’un bureau spécifique et un large éventail d’activités extrascolaires. À quoi s’attendre et que faire ? Dans le contexte des liens politiques et économiques en plein développement entre la Russie et les pays africains, ainsi que de l’augmentation des quotas spécialisés, le nombre d’étudiants africains pourrait atteindre 50 000 dans les prochaines années. Ceci est prouvé par le grand intérêt porté à la formation en Russie, ainsi que la forte concurrence qui l’entoure. Selon les dernières données disponibles pour l’année 2022/2023, plus de 11 000 demandes de bourses ont été déposées par des candidats africains, la concurrence moyenne étant d’environ cinq personnes par place. Lire aussi Club Valdaï : «La Russie n’a jamais eu de passé colonial, elle a vraiment aidé l’Afrique» Aujourd’hui, le plus grand nombre d’étudiants africains en Russie sont originaires d’Égypte (plus de 15 000, soit près de la moitié de l’ensemble des étudiants africains), suivis par les Marocains, les Nigérians, les Algériens et les Ghanéens. Selon Valéry Falkov, ministre russe de l’Enseignement supérieur, plus de 310 000 spécialistes africains ont été formés en Russie au cours de sa coopération avec l’Afrique. En témoigne aussi le fait que dans de nombreux pays africains (en Angola, en Égypte, en Tanzanie et ainsi de suite), des associations nationales d’alumni d’universités soviétiques et russes ont été créées et fonctionnent jusqu’à aujourd’hui. Que reste-t-il à faire pour rendre les études en Russie plus attrayantes et accessibles à un plus grand nombre d’étudiants africains ? Komi Amewunou pense qu’il serait utile de diversifier les options linguistiques. Outre l’anglais, il est essentiel d’intégrer le français et d’autres langues officielles parlées sur le continent. Actuellement, l’anglais est la seule langue utilisée pour l’étape écrite des concours pour obtenir une bourse tels que « Russie Portes Ouvertes » ou la bourse du ministère de l’Éducation. Cette limitation linguistique représente un défi pour de nombreux étudiants africains francophones compétents et motivés qui souhaitent poursuivre des études supérieures en Fédération de Russie. Toutefois, il convient de noter que les étudiants francophones en Afrique sont nombreux, et il ne faut pas les négliger. Un autre aspect crucial, selon Komi Amewunou, est la nécessité d’étendre la portée des bourses pour y inclure le premier cycle universitaire. À l’heure actuelle, ces possibilités sont principalement adaptées aux programmes de master et de doctorat. Néanmoins, il existe nombre de jeunes diplômés très talentueux qui aspirent à se lancer dans des domaines de pointe après leur licence. Il est toutefois intéressant de noter que les étudiants africains ne s’attendent généralement pas à rencontrer une communauté internationale très diversifiée dans les universités russes. « À mon immense surprise, mon séjour à Kaliningrad m’a donné l’occasion unique de rencontrer des personnes de pas moins de vingt nationalités différentes et de dialoguer avec elles. Cela témoigne de l’immense attrait de la Russie en tant que destination, en particulier pour les jeunes étudiants. Par conséquent, j’ai développé mon réseau social, qui se limitait auparavant à des connaissances du continent africain et d’une poignée de pays occidentaux. Aujourd’hui, mes contacts englobent des personnes de diverses origines, notamment des Russes, des Chinois, des Allemands, des Bulgares, des Indiens, des Indonésiens, des Ouzbeks, des Canadiens, des Ukrainiens, des Lituaniens, et bien d’autres encore », déclare Komi Amewunou.
Réseautage, formation préuniversitaire, partage des connaissances, nouvelles branches et ce n’est pas tout La coopération en matière d’éducation ne se limite pas au recrutement d’un nombre croissant d’étudiants africains qui viendraient en Russie. Il existe un nombre important d’initiatives visant à consolider les liens entre les universités africaines et russes. Cela témoigne d’une volonté non seulement de former du personnel, mais aussi d’investir dans le développement des infrastructures sur le continent, en s’engageant dans des échanges de spécialistes et de connaissances mutuellement bénéfiques. En 2021, l’université du réseau russo-africain (Russian-African Network University) a été créée. Elle regroupe 48 universités (et deux instituts de recherche) de Russie et d’Afrique. Son modèle éducatif consiste en un système unifié de cours pour les membres du consortium : en russe, en anglais et en français. En juillet 2023, un accord a été signé pour créer une communauté professionnelle d’universités qui forment des spécialistes du secteur des ressources naturelles. L’accord a été signé par les représentants de neuf pays africains (Ghana, Egypte, Zimbabwe, Angola, Mali, Namibie, Zambie, Nigeria et Afrique du Sud) et par la plus ancienne université technique de Russie, l’Institut des Mines de Saint-Pétersbourg. En conséquence, le consortium d’universités russo-africain « Nedra » («Sous-sol d’Afrique ») a été créé en décembre, avec la participation de plus de 30 universités africaines. En juin 2023, le Ministère russe de l’Éducation a commencé à coordonner un projet d’ouverture de centres d’enseignement en langue russe dans les pays africains, qui est mis en œuvre conjointement avec plus de dix universités pédagogiques russes. En 2024, de tels centres et classes ont ouvert et fonctionnent au Cameroun, en Algérie, en Tunisie, en Égypte, en Ouganda, au Mali, en Zambie, en Namibie, au Nigeria, en République démocratique du Congo, au Zimbabwe et en Côte d’Ivoire. Il est prévu d’ouvrir des centres similaires en Afrique du Sud et au Botswana. Ce projet est particulièrement important pour améliorer la qualité de l’éducation des étudiants africains, qui peuvent apprendre la langue sans quitter leur pays. Une telle formation pré-universitaire avant l’arrivée dans le pays d’études réduit les difficultés d’adaptation à la vie dans un environnement inconnu. C’est ce qu’Amewunou estime avoir été le plus difficile : «Personnellement, mon principal défi linguistique a consisté à m’adapter au rythme et au style familier de communication des jeunes, qui ne respectent pas toujours strictement les règles apprises aux cours de langue. Participer aux discussions en classe était notamment décourageant dans les premiers temps.
Néanmoins, les enseignants ont fait preuve de patience et de compréhension, soulignant ainsi l’importance de s’attaquer aux barrières linguistiques, un obstacle qui prévaut et empêche de nombreux étudiants étrangers de réaliser leur rêve d’étudier en Russie ». Les universités russes participent de plus en plus à des salons éducatifs et font la promotion de leurs programmes dans les pays africains. Par exemple, le centre d’études africaines de l’École des hautes études en sciences économiques (HSE), en collaboration avec la fondation Innopraktika, met en œuvre un programme de partage des connaissances Russie-Afrique en matière de gouvernance électronique dans le domaine de l’administration publique. Les Africains apprennent de plus en plus le russe. Pourquoi ? Les universités russes souhaitent également commencer à dispenser un enseignement dans les pays partenaires africains. En octobre 2023, il a été annoncé que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait approuvé l’ouverture de filiales de l’université de Saint-Pétersbourg et de l’université fédérale de Kazan dans le pays. Dans les années à venir, des filiales d’universités russes apparaîtront également dans d’autres États africains. Ces initiatives sont fondées sur la possibilité de travailler davantage avec les entreprises africaines intéressées et de développer une coopération bilatérale et multilatérale mutuellement bénéfique. Les entreprises russes s’intéressent également au développement de programmes éducatifs. Un certain nombre d’entreprises russes (RUSAL, ALROSA, Rosatom) qui opèrent en Afrique financent régulièrement l’inscription d’étudiants africains dans des universités russes. Ces entreprises sont intéressées par la formation de spécialistes qui pourront travailler sur des projets d’envergure. Par ailleurs, en avril 2023, la possibilité d’ouvrir une filiale en Égypte a été annoncée par Institut d’ingénierie physique de Moscou, MEPhI, qui a commencé à réfléchir à l’idée, en réponse à un appel du ministère égyptien de l’Enseignement supérieur pour assurer la formation du personnel local dans le cadre du projet de centrale nucléaire El-Dabaa de Rosatom. La coopération dans le domaine de l’éducation est l’un des facteurs les plus importants pour l’établissement de relations à long terme et mutuellement bénéfiques entre la Russie et l’Afrique.
Ces dernières années, l’interaction dans ce domaine a non seulement atteint le niveau le plus élevé de l’histoire, mais a également ouvert de nouveaux domaines de coopération entre les universités russes et les États africains afin de fournir une éducation de qualité et de se renforcer mutuellement.
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