La Ligue des Imams et Prêcheurs du Sénégal (LIPS) suit avec beaucoup d’inquiétude la situation nationale face à cette malheureuse annonce du Chef de l’Etat, qui a perturbé le processus électoral et brisé les traditions démocratiques que notre pays a connues.Cette position du Chef de l’Etat contredit son rôle de gardien de la Constitution, car elle viole toutes les dispositions pertinentes de notre Charte fondamentale, et oblige l’Association à adopter la position suivante :
1. L’Association appelle tous les citoyens sénégalais, amoureux de justice et fiers d’appartenir à un peuple qui a toujours rejeté l’esclavage, à s’unir pour rejeter cette millième attaque qui humilie notre pays à tous égards ;2. Il est demandé au Président de l’Etat d’abandonner cette initiative désastreuse visant à perturber le processus électoral, dans lequel son intervention se limite à la bonne organisation. Tout prétexte présenté est non seulement malhonnête, mais entraînera le pays dans une conspiration dont les conséquences seront irréversibles.
3. L’Association exprime son mécontentement face à la déclaration trompeuse et peu sincère de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qui refuse de condamner ce coup d’État institutionnel. La position ambiguë de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest face à cette violation illégitime et illégale du droit du peuple sénégalais de choisir librement son président fait perdre à cette organisation ce qui lui reste de crédibilité ;
4. La Ligue, après avoir assisté impuissante à la division du Sénégal, à la désintégration des organisations de la société civile et à la destruction du tissu social, a été surprise par un nouvel appel au dialogue dont le seul but était de satisfaire de petits intérêts politiques. Ce que le président Macky Sall n’a pas pu faire dans les 4 325 jours qui se sont écoulés depuis sa prestation de serment en avril 2012, il ne pourra pas le faire en 58 jours. Il doit simplement assumer son rôle dans le processus et ne pas faire moins que ses prédécesseurs, en organisant les élections dans le strict respect de la loi électorale et en restituant la caution le 2 avril 2024 ;
5- Tout acte contraire équivaudrait à un parjure de sa part et pourrait plonger le Sénégal dans un chaos dont personne ne sortira indemne ;
En ce moment sans précédent dans notre histoire nationale, la Ligue appelle toutes les voix entendues dans le pays à refuser d’abandonner le peuple à son sort, à l’aider et à exiger que le président de la République arrête le coup d’État institutionnel en cours et poursuive le processus électoral qu’aucun élément juridique entre ses mains ne peut remettre en question.
Fait à Dakar le 4 février 2024Source : Malijet
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