Après le récent différend entre le ministère de l’Éducation nationale et la Synergie des syndicats de l’éducation, une nouvelle crise pointe à l’horizon, mettant en péril la stabilité du système éducatif malien. La décision controversée du Ministère d’affecter tous les enseignants détenteurs de licence aux écoles fondamentales a ravivé les tensions entre les deux parties.
Dans une correspondance datée du 28 décembre 2023, le ministère de l’Éducation nationale a instruit les directrices et directeurs d’Académie d’enseignement de redéployer les enseignants de l’enseignement fondamental en surnombre vers les écoles fondamentales. Cette décision a suscité une vive réaction de la part de la Synergie des syndicats de l’éducation, qui estime que cette mesure met en danger la relation établie depuis le début de l’année scolaire avec le syndicat signataire du 15 octobre 2016. Le différend tourne autour de l’interprétation de l’article 21 du statut du personnel enseignant, que le ministère invoque pour justifier sa décision.
Les syndicats contestent cette interprétation, arguant que l’article 23 précise clairement les conditions pour être un professeur d’enseignement fondamental, exigeant une formation spécifique qui n’est plus dispensée depuis la fermeture de la filière à l’ENSUP en 2019.
L’ENSUP, de son côté, soutient la décision du ministère en affirmant que son programme de licence est orienté vers l’enseignement fondamental, et que les détenteurs de licence peuvent suivre le programme de master professeur de l’enseignement normal après deux années de service. Cependant, cette position est contestée par les syndicats, qui accusent l’ENSUP de chercher à préserver ses intérêts financiers en forçant les détenteurs de licence à s’inscrire à son programme de master.
Face à cette impasse, une commission est prévue, impliquant le ministère, les syndicats de l’éducation et l’ENSUP, pour tenter de trouver une résolution à ce conflit.
Cependant, la synergie des syndicats de l’éducation met en garde contre une possible escalade, évoquant la possibilité de grèves si le ministère persiste dans sa position. En effet, cette situation délicate nécessite un dialogue constructif entre les parties prenantes pour éviter toute perturbation dans le système éducatif malien, déjà fragilisé par des défis antérieurs. La stabilité de l’éducation nationale est un enjeu crucial pour l’avenir du pays, et les acteurs concernés devraient s’efforcer de trouver des solutions qui préservent les intérêts de toutes les parties tout en garantissant une éducation de qualité pour les élèves maliens.
Adama Coulibaly
Source : Nouveau Reveil