Hier dimanche, 14 janvier, notre nation célébrait l’An II de la souveraineté retrouvée du Mali, pays béni qui se dresse sur le substratum de glorieux empires qui ont rayonné en Afrique et dont la renommée des gouvernants a traversé les déserts et les océans.
C’est peu dire que notre pays a des ressorts, sociologiques, psychologiques, moraux et religieux qui lui permettent, comme le phénix, de renaître de ses cendres chaque fois que des feux inattendus en arrivent à créer les conditions de sa consumation, comme d’autres peuples et d’autres nations ont souvent connu pareilles mésaventures. A la fin de l’année écoulée, fin décembre 2023, dans la leçon inaugurale qu’elle a prononcée lors de la rentrée solennelle de la troisième promotion de notre Ecole de guerre vite devenue une référence dans le monde, Madame Sogoba Jacqueline Konaté, Directrice du C.I.A.R. (Centre de l’Intelligence Artificielle et de Robotique), rappelait judicieusement la conviction forte exprimée par feu le Doyen Seydou Badian KOUYATE en 2018 : « Ce n’est pas possible de nous vaincre éternellement. C’est une affaire d’un temps. Nous avons tout le temps pour nous préparer, nous réarmer et pour combattre. Combattre, c’est notre habitude. Nous savons ce qu’est combattre. Nous ne sommes pas nés d’aujourd’hui, ni d’hier. Nous sommes profondément ancrés dans la terre de nos ancêtres ». A ceux des nôtres souffrant du complexe de l’homme blanc jusqu’à s’approprier du cancer de la France, ces mots ne disaient évidemment rien. Bien au contraire, ils provoquaient chez eux sourire narquois et rires sarcastiques. Et pourtant, c’est bien inscrit sur des tablettes célestes, pour d’évidentes raisons liées aux sédiments bénis dont recèle notre terre, « Ce n’est pas possible de nous vaincre éternellement. » La preuve est désormais faite depuis le renvoi de notre sol de Dr. Hamidou Boly, le pion de la CEDEAO, depuis le coup de pied donné à l’ambassadeur de France le renvoyant dans son pays, depuis la contrainte faite au G5-Sahel de plier bagage, depuis que Barkhane a pris sa jambe au cou sans passer normalement le service aux FAMA, depuis que la Minusma, prise à la gorge, a fait place nette en s’en allant les larmes aux yeux. Et depuis que les FAMA ont libéré Kidal le 14 novembre 2023 sans causer de bain de sang, au grand dam des procurateurs maudits des temps présents, mais surtout il y a eu le 14 janvier 2022 quand le peuple malien, dans un élan patriotique rarement vu dans l’histoire des peuples opprimés, est monté sur les remparts pour soutenir les autorités de la Transition, à l’appel, bien sûr, du Président Goïta, qui a fait preuve d’un leadership exemplaire à l’occasion à la tête de l’Etat, en synergie avec le peuple et le gouvernement constitué avec son aval.
Qu’est-ce qu’était un pays à qui échappait le contrôle de 73% de son territoire national mis sous séquestre des groupes armés terroristes, narcotrafiquants, djihadistes, séparatistes, indépendantistes, sinon un Etat qui a perdu sa souveraineté ? Qu’est-ce qu’était une République pour la date de l’élection du Président de laquelle un autre chef d’Etat d’outre-Méditerranée dit être intraitable, sinon une République pacotille ? Mais qu’est-ce qu’était une nation qui, en lieu et place de son armée nationale, voit chaque seconde des hordes de mercenaires sous parapluie ceaodien et onusien parader inconsidérément sur son territoire, commettant sans conséquences accidents mortels, viols, pillages, couvertures d’activités criminelles, sinon une nation sur laquelle des gouvernants maudits avaient la liberté d’attirer sans arrêt, en toute impunité, des malédictions aux conséquences qui perdurent ? Ainsi fut le triste destin du Mali pendant plus de trente ans, jusqu’à ce qu’il y eut, après le 05 juin 2020 et le 18 août 2020, le 24 mai 2021 et le 07 juin 2021. En ces jours de célébration, deuxième du nombre, de la Journée nationale de la souveraineté retrouvée, invitons-nous à éviter les causes de l’attirance des malédictions. A ceux qui croient parler sans savoir des principes divins lovés dans l’islam, alors qu’ils ne vouent aucun culte à Allah, rappelons la mention par Allah concernant Pharaon et son peuple à qui des bienfaits avaient été accordés, mais qui plongèrent dans l’arrogance et la perversité. Il leur arriva ce que l’on sait et Allah nous dit : « C’est qu’Allah ne change en rien un bienfait dont il a comblé un peuple tant que celui-ci ne s’est pas lui-même perverti. Allah entend tout et sait tout. » (sourate 8, verset 53).
Amadou N’Fa Diallo
Source : Le National