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Pour le plus grand bonheur du public sportif africain, la CAN a débuté dans le pays de feu Félix Houphouët Boigny. Rarement, une coupe d’Afrique n’aura été si attendue et surtout si convoitée par les équipes qui compétiront pour décrocher le graal.

Et pour cause, au vu des formations participantes, cette CAN sera difficile à gagner, quel que soit le pedigree de l’équipe. Quasiment toutes les équipes se valent, et il ne serait pas inopportun d’affirmer que le gagnant de cette coupe aura remporté plus qu’un simple trophée. Quid alors des Aigles du Mali pour lesquels l’on attend à chaque édition, qu’ils matérialisent tout le bien que l’on pense d’eux ?
Ça y est donc, les Africains vibreront au rythme de leur CAN. Sur le plan organisationnel, les autorités ivoiriennes auront mis le paquet. Des infrastructures remises à neuf, une ambiance festive comme savent si bien le faire les compatriotes du président Alassane Dramane Ouattara. Sur le plan sportif, le défi est, semble-t-il, plus ardu. Et ce, pour toutes les équipes présentes.
Les Lions de la Teranga, tenants du titre, partent logiquement favoris, avec une ossature qui n’aura pas réellement varié depuis leur dernier sacre. Toutefois, il y a aussi d’autres lions, ceux de l’Atlas du Maroc. Les poulains du coach Walid Regragui, après une demi-finale historique pour une nation africaine à la dernière coupe du monde, auront à cœur de remporter cette coupe. Pour rappel, le Maroc, bien qu’étant considéré comme un grand du continent sur le plan du football, ne compte qu’une coupe d’Afrique dans son placard. Une anomalie que compte bien corriger les joueurs marocains.

Autre favori et non des moindres, c’est l’Algérie. Après une décevante prestation lors de la dernière CAN avec une élimination dès le premier tour, l’entraineur algérien, Djamel Belmadi, entend bien prouvé que son pays reste la valeur sûre du moment sur le continent. Car, rien de plus efficace qu’une nouvelle CAN pour panser les plaies d’une élimination dans les ultimes minutes pour un match qualificatif à une Coupe du monde.
En même temps, évoquer les favoris d’une CAN sans mentionner les pharaons d’Égypte, serait semblable à un crime de lèse-majesté. Il s’agit du finaliste malheureux de la dernière édition, du détenteur du record de nombre de trophées glanés, et a ce luxe de pouvoir s’appuyer sur un championnat professionnel, le plus relevé du continent. Dans une CAN, l’Égypte est forcément favorite.
Mis à part ce quatuor, une bonne partie des équipes se valent plus ou moins. La Côte d’Ivoire qui aura à cœur de remporter cette édition qu’elle organise, peut elle aussi remporter le trophée mais à une double condition. D’abord, qu’elle parvienne à ne pas se faire écraser par la pression populaire qui l’entoure et ensuite qu’elle arrive à construire une véritable équipe, soudée et avec du caractère.
Au-delà, nous aurons une Tunisie, toujours fidèle à elle-même avec une grande maturité tactique et un vice redoutable, une équipe du Nigéria avec son armada offensive, une Guinée toujours si talentueuse et enthousiaste dans le jeu, une Gambie teigneuse et ambitieuse à la fois, le Ghana avec un mélange de jeunesse et d’expérience et une Afrique du sud organisée avec un football se basant sur des incursions rapides sur les côtés.
Quid des Aigles du Mali ?
Il semblerait que cette fois, le sélectionneur malien ait pris la bonne mesure du défi qu’il a à relever. Même si, des détails peuvent faire croire que cette équipe malienne a encore des manques criards dans son jeu, notamment en défense, un bon discours au bon moment peut faire mouche auprès d’un groupe de joueurs avec certes un très bon potentiel, mais qui souffrirait du « syndrome du joueur malien ». Pour réussir une compétition, le talent ne suffit pas, loin de là. Il faut, tout naturellement de l’expérience, de la discipline, et un esprit d’équipe à toute épreuve. Lorsque l’on joue au football dans le haut niveau, il s’agit de s’acquitter de sa tâche avec sérieux, abnégation et , s’il le faut, avoir l’esprit que l’on se trouve dans des tranchées, et que l’adversaire peut frapper à tout moment. C’est cela qui aurait manqué à nombres de sélections maliennes, bien sûr en mettant de côté, tous les manquements au niveau politique et administratif qui impactent aussi de manière négative les résultats.
Le coach Éric Sékou Chelle a-t-il pu ou su trouver la bonne corde pour tirer ses poulains vers le haut ? Ce bon discours pourra-t-il pallier à un certain déficit de forme de plusieurs joueurs maliens ? Avec le premier match, nous aurons des éléments de réponses.
Ahmed M. Thiam

Source : L’Alternance

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