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Pour le fait qu’elles sont budgétivores et pourraient remettre en selle un pouvoir politique « corrompu » et protecteur des intérêts des Occidentaux, des voix s’élèvent pour décourager la marche du pays vers les urnes.

Pour certains inconditionnels soutiens de la Transition, la  guerre pour la reconquête du territoire malien impose que les autorités renoncent à fixer un chronogramme électoral susceptible d’être intenable.

La Transition est-elle devenue un pilotage à vue sans aucun cap électoral fixé comme objectif à atteindre ? Tout semble l’indiquer. Car, en plus du climat de discrédit  qui a plombé tous les efforts de rassemblement de la classe politique malienne, la question du report de l’élection présidentielle est venue donner le coup de grâce en divisant ces acteurs de la démocratie, les confinant à une léthargie qui arrange le pouvoir. Laquelle léthargie annihile tout effort pour retourner à l’ordre constitutionnel normal.

Entre les militaires ou les corps habillés en général, la classe politique et la société civile, à qui imputer la grande part de responsabilité de la faillite de nos Etats ? C’est la question qui taraude les esprits des analystes de plusieurs pays du Sahel, ces dernières années. Et nombre d’observateurs semblent pointer un doigt accusateur vers la vieille classe politique, accusée d’avoir travaillé à tous les compromis, même à des …compromissions.

En effet, avec la survenance des coups de force ayant interrompu le fonctionnement normal des institutions, l’on a assisté à une certaine diabolisation de la chose politique. C’est ainsi que la vox populi a jeté l’anathème sur la classe politique, bruyamment accablée d’être la principale responsable de la mauvaise gouvernance de nos pays.

En effet, au Mali, l’on parlera de « milliardaires de la démocratie » en référence aux cadres des partis politiques ayant rapidement émergé et qui ont fait preuve d’une certaine opulence sur le dos de l’Etat. Ce qui a fait que des formations politiques comme l’ADEMA-PASJ et leurs dérivées, dont l’URD et le RPM ont été très vite doigtées comme étant de véritables cavernes d’Ali Baba…

Ce climat de suspicions a fait qu’avec les coups d’Etat de 2012 et de 2020, les acteurs liés à cette matrice politique ont été voués aux gémonies. Et il semble que la nouvelle classe politique émergente met tout en œuvre pour mettre définitivement au garage ses devanciers.

Et c’est dans ce contexte que les autorités de la Transition apparaissent comme un pouvoir protecteur de la nouvelle génération de leaders politiques. Ceux-ci seront des alliés naturels du pouvoir du Col Assimi Goïta.

Dès lors, quand le gouvernement vient à annoncer une prolongation de cette transition,, cette nouvelle classe politique s’en félicite, n’étant pas convaincue qu’elle pourra prouver aux urnes sa popularité au sein de l’opinion. Dans ce cas, un « léger report » de l’élection présidentielle est à saluer par cette jeune  classe politique. Alors que les dignitaires proches des anciens régimes, comme l’AFD de Dr Modibo Soumaré, le RPM de Dr Bokary Tréta, YELEMA de l’ancien Premier ministre Moussa Mara émettent des protestations exigeant le respect du chronogramme électoral prédéfini.

Or, quels peut être l’effet de ces protestations hautement inaudibles, quand une bonne partie de l’opinion semble se désintéresser des joutes électorales ?

En effet, le contexte actuel du Mali, marqué par de grandes difficultés existentielles fait que les populations cherchent d’abord et surtout à vivre (mieux). D’où des interrogations du genre, que valent les élections pour un peuple asservi par l’insécurité ? A quoi sert l’élection présidentielle pour des populations de vastes contrées tenues l’arme sous la tempe par des hordes de terroristes ? Comment appeler aux urnes ces nombreux élèves et enseignants privés d’écoles par des hordes de jihadistes ? Comment préparer les élections, alors que l’Etat a d’énormes difficultés de trésorerie pour faire face à ses missions régaliennes du moment ?

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Source : maliweb.net

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