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L’attendue visite d’État du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France, un événement clé pour les relations franco-algériennes, demeure incertaine. Initialement prévue pour mai 2023, elle a subi plusieurs reports et fait face à des enjeux et obstacles significatifs.


La visite d’État du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France, initialement prévue pour le début du mois de mai 2023, puis repoussée au mois de juin, et enfin à l’automne, reste incertaine à ce jour, le 29 décembre 2023. Cette incertitude survient malgré une récente amélioration des relations bilatérales.
Un contexte relationnel complexe

Les deux pays ont entretenu des relations tendues, ces dernières années, marquées par plusieurs différends importants. Ces tensions concernent notamment la question des visas, la mémoire coloniale et la coopération économique. Une visite du président français Emmanuel Macron en Algérie en décembre 2022 a toutefois semblé inaugurer une phase de réchauffement.
La visite du président Tebboune devait symboliser cette nouvelle ère et renforcer les liens entre les deux nations. Cependant, divers obstacles bloquent encore le calendrier.
5 dossiers à régler
Selon le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, la réalisation de la visite d’État est conditionnée par le règlement de cinq dossiers prioritaires, avec en tête la question des visas, la coopération économique, la mémoire coloniale, et le soutien à la Palestine.
Le gouvernement français, pour sa part, se dit prêt à accueillir le président Tebboune, à condition que cette visite soit « fructueuse » et conduise à des avancées tangibles. À l’heure actuelle, aucune date précise n’a été fixée pour cette visite, et un report de plusieurs mois n’est pas à exclure, si les deux pays ne parviennent pas à s’accorder sur le programme.
Le contentieux des essais nucléaires français au Sahara
Un des points de friction majeurs dans les relations franco-algériennes réside dans le passé nucléaire de la France au Sahara algérien. Entre 1960 et 1966, la France a mené des essais nucléaires dans le Sahara, une période qui reste un sujet sensible et douloureux pour l’Algérie.
Ces essais ont laissé des séquelles environnementales et sanitaires profondes, affectant tant les populations locales que l’écosystème désertique. L’Algérie réclame depuis des années une reconnaissance officielle de ces faits par la France, ainsi qu’une compensation pour les victimes et une décontamination des sites concernés. Ce dossier complexe et chargé d’histoire constitue un obstacle notable à l’apaisement des tensions et à la pleine normalisation des relations entre les deux pays.
La restitution des effets personnels de l’émir Abdelkader
Un autre sujet historique et symbolique dans le dialogue franco-algérien est la question de la restitution des effets personnels de l’émir Abdelkader, une figure emblématique de la résistance algérienne au XIXe siècle. Actuellement conservés en France, ces effets comprennent des manuscrits, des armes et divers objets personnels ayant appartenu à l’émir.
Leur restitution à l’Algérie est vue comme un acte fort de reconnaissance et de respect envers l’histoire algérienne et sa lutte pour l’indépendance. Cette question, chargée d’une grande valeur symbolique, est abordée dans le cadre plus large du dialogue sur la mémoire coloniale. Elle représente un pas potentiel vers une réconciliation mémorielle et un renforcement du partenariat culturel et historique entre les deux nations.
Les enjeux stratégiques de la visite
L’enjeu de la visite du président Tebboune dépasse largement le cadre bilatéral. Pour l’Algérie, elle représente une opportunité de renforcer son influence en Europe et de diversifier ses partenariats stratégiques. La question du Sahara occidental est aussi cruciale. Pour la France, il s’agit d’une occasion de consolider sa présence en Afrique du Nord et de renforcer sa coopération avec l’Algérie, un partenaire clé, notamment dans le domaine énergétique. Il faut aussi que la France se repositionne après son retrait du Sahel.
La réussite de cette visite est donc cruciale pour les deux pays, tant sur le plan économique que culturel. Toutefois, les défis à surmonter sont considérables, et le report de la visite est regrettable, sauf si le délai permettait de régler définitivement les points de tension.
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Source : Afrik

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