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Cette année a été riche en événements pour le Niger. Un coup d’État, le retrait du contingent français, les sanctions de la CEDEAO et de l’Union européenne. Tous ses sujets sont évoqués dans l’interview à Sputnik d’Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier minis


Cette année a été riche en événements pour le Niger. Un coup d’État, le retrait du contingent français, les sanctions de la CEDEAO et de l’Union européenne. Tous ses sujets sont évoqués dans l’interview à Sputnik d’Ali Mahamane Lamine Zeine, Premier ministre nigérien.

Le vice-ministre russe de la Défense a récemment effectué sa première visite à Niamey, durant laquelle des documents dans le cadre d’un renforcement de la coopération militaire ont été signés. Pourriez-vous nous expliquer comment envisagez-vous renforcer cette coopération militaire? Quels sont les volets qui vous intéressent le plus?

Je vous remercie. Il faut dire de prime abord que ce n’est pas uniquement une coopération militaire. Avec la Fédération de Russie, le Niger entretient une très vieille coopération. Donc cette visite du vice-ministre de la Défense s’inscrit dans le cadre du renforcement et de l’approfondissement de cette coopération. Il faut rappeler que c’est en 1992 que l’URSS avait fermé son ambassade au Niger et trois ou quatre années plus tard, nous-mêmes, nous avons été amenés à fermer notre ambassade à Moscou.

Mais cela n’a pas privé les deux pays de continuer à maintenir cette coopération puisqu’elle se traduisait par l’octroi de bourses d’études pour des étudiants, le renforcement des capacités des médecins déjà formés dans ce pays et des ingénieurs agricoles qui également ont été très bien formés dans ce pays.

Cette visite, nous la voyons sous cet angle d’une reprise et d’une intensification. Et il est évident que sur le plan justement de la coopération militaire, notre pays qui, vous le savez, fait face depuis une dizaine d’années au défi, qui lui est imposé, du terrorisme, essaie aussi de diversifier sa coopération et d’obtenir un peu de soutien de tous les pays amis.

Et il faut rappeler que depuis 2007, j’étais au gouvernement de feu le Président Tandja, paix à son âme, le Niger avait déjà fait l’acquisition d’appareils aériens et d’un certain nombre de matériels qui lui ont permis de venir à bout du banditisme à l’époque qui avait été déclenché.

Et c’était sur la base d’une coopération tracée, avec des documents, et qui aujourd’hui sont réchauffés puisqu’il y a évidemment l’entretien de ces matériels qui se faisait et qui se fait périodiquement. Donc, encore une fois, il faut dire que le Niger et la Fédération de Russie se retrouvent et nous essayons d’aller encore plus en avant dans tous les secteurs clés de l’économie et de la sécurité.

Vous pouvez préciser dans quels secteurs, outre la défense, vous voulez renforcer la coopération et les visites de haut niveau prévues entre nos deux pays dans le futur proche?

Comme je vous l’ai dit, il y a la formation des étudiants qui se fait et il y a le secteur agricole qui nous intéresse. On connaît très bien le niveau auquel se trouve aujourd’hui la Russie dans la production agricole. Notre pays est vaste et entend renforcer évidemment la coopération dans ce domaine.

Nous allons également dans le domaine du commerce, tout simplement, revenir et intensifier les échanges. Et puis, tout cela va se faire, je l’espère, se concrétiser dans les prochaines semaines, nous n’excluons pas nous-mêmes de nous rendre [en Russie] pour donner un cachet beaucoup plus important à cela.
Alors nous vous attendons à Moscou.
Pour la question de l’abrogation de la loi relative au trafic illicite de migrants. Cela pourrait être pris comme une sorte de provocation par l’Union européenne. Alors, attendez-vous des mesures de l’Union européenne envers le Niger, qui pourront nuire au pays?

C’est moins pour nous une provocation qu’une certaine injustice ou même je dirais une injustice. L’Union européenne a pris la décision d’interrompre sa coopération avec le Niger en sanctionnant les populations au lendemain du coup d’État du 26 juillet. Je pense que vous avez été témoin, vous aussi, de l’énorme engouement de la population.

On tirerait un exemple très précis du choix que les Nigérians ont fait de se retrouver, de travailler sur leur unité, de travailler sur la nécessaire, je dirais, indépendance qu’ils ont décidé d’affirmer. Du coup, si l’Union européenne qui nous a aidés depuis des années, aujourd’hui estime qu’elle doit interrompre sa coopération, grand bien lui fasse.

Ce n’est pas pour autant que nous allons nous accrocher à une coopération et qui est le plus souvent, assortie d’un certain nombre de conditionnalités qui tranchent avec nos valeurs. Et en cela les Nigériens ont décidé de tourner le dos à toutes ces questions. Et je pense, je souhaite que la raison soit entendue et que s’ils le désirent que nous puissions reprendre une coopération qui, cette fois-ci, devait être fondée sur le respect mutuel.

Récemment, plusieurs accords ont été dénoncés avec l’Union européenne et la France. Comptez-vous lancer d’autres actions dans un futur proche?

Ce n’est pas un jeu favori de dénonciation d’accords. Si les accords auxquels vous faites allusion ont été dénoncés, c’est tout à fait de manière réfléchie, de manière responsable. Et je suppose que vous faites allusion à cette loi de 2015 qui appauvrit totalement la religion d’Agadez qui est une région touristique et qui ne cadre pas bien avec la conception que le Sahel lui apporte, c’est à dire la liberté d’aller et venir. L’homme du désert, vous savez, dans sa tête, il n’y a pas de barrières, il faut être libre.

Puis cette loi à laquelle vous faites allusion tranche également avec les dispositions de nos engagements vis-à-vis de la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qui consacre la libre circulation des personnes et des biens. Donc, son abrogation est venue, à juste titre, soulager une population, rétablir le respect que nous devons à notre peuple.

Le gouvernement du Niger a demandé le retrait des forces françaises. Les États-Unis aussi ont une présence militaire au Niger. Pourquoi la même décision n’a pas été prise à leur égard?

Il aurait fallu peut-être poser la question aux Français, mais ce n’est pas nous qui avons demandé aux Français de se retirer. Ils ont souverainement pris la décision à un moment où nous avions réellement besoin d’eux pour lutter contre le terrorisme, de mettre fin à notre coopération militaire.

Évidemment, cela s’est accompagné d’une prise de position qui tranche avec le respect qu’on doit à un peuple, la position de condescendance et l’expression du mépris qui avait été exprimé par les autorités françaises méritait que nous prenions les décisions que nous avons eu à prendre pour demander à ses partenaires de partir de chez nous.

Donc si aujourd’hui, vous me posez la question de savoir pourquoi pas les Américains, je crois que vous avez pu noter que l’attitude des Américains n’était pas belliqueuse à l’égard de notre peuple, mais notre peuple examine attentivement les conditions à l’intérieur desquelles nous devrions à l’avenir avoir des relations avec ce grand pays qui est un pays ami. Vous avez dû voir que nous avons reçu une responsable du gouvernement américain. Nous avons eu des échanges extrêmement francs, nous avons affirmé notre souveraineté.

Nous avons dit à ce pays que s’il le souhaitait, nous sommes tout à fait ouverts, qu’il devrait intégrer pour nous la nécessité de nous ouvrir à d’autres [pays]. Vous savez, le Niger est un très très grand pays avec une très vieille civilisation qui accepte tout le monde, mais un pays qui insiste sur le nécessaire respect de sa culture, de ses traditions et de sa religion. Voilà ce que je peux vous dire à cet égard.

Les États-Unis ont l’habitude de s’exprimer ouvertement contre la coopération avec la Russie et autres pays. Alors, est-ce que le Niger subit une sorte de pression?

Je peux vous dire que plus personne ne viendra imposer quoi que ce soit au Niger. Les Nigériens ne pourront plus accepter cela. Nous avons franchi un cap où plus jamais personne ne viendra nous dicter ce que nous devons faire. Il faut bien que cela soit entendu. Terminé!

Pour la CEDEAO, quel avancement y a-t-il vis-à-vis des pourparlers, surtout suite à la décision de reconduire les sanctions envers le Niger?

La CEDEAO, c’est la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Mais si vous regardez ces dernières années, plus particulièrement à l’égard du Niger, on ne parle plus d’économie. On a parlé de guerres, d’attaques, de sanctions et de fermeture des frontières, des sanctions sur les médicaments, sur la nourriture. Ce sont des mesures qui ont été prises à l’emporte-pièce, des mesures qui sont uniques, qui sont inhumaines et qui sont tout à fait illégales. Parce que dans aucune disposition des traités de cette grande institution, vous ne retrouverez une sanction.

Moi, je dis même, c’est une punition qui prévoit de fermer les frontières, de sanctionner un peuple, de l’empêcher d’avoir accès aux médicaments et de voir des cas de morts dans les centres de santé. Et il [le peuple] ne pourra rien faire. Donc, si la CEDEAO, à laquelle nous croyons encore, veut arriver à la résolution de ce chemin qu’elle a emprunté…

Bien entendu, le Niger est disposé parce que nous avons contribué à créer cette organisation. Il ne faut jamais oublier que les différents présidents qui se sont succédés à la tête du Niger ont apporté une forte contribution dans la création de cette organisation. Et donc, nous avons accepté évidemment de poursuivre [le dialogue]. C’est faire injustice à notre pays de dire que nous n’avons pas accepté de dialoguer, depuis le premier jour. Il faut se dire que lorsque la décision a été prise de punir le Niger, personne n’a concerté et n’a consulté les autorités.

On aurait pu nous dire: « OK, vous avez pris votre décision, restez là ou vous êtes ». On a accepté de parler. Il y a eu plusieurs missions qui se sont déroulées ici. En réalité, la décision prise par le dernier sommet, c’est la désignation plus ou moins officielle du Togo et de la Sierra Leone pour nous approcher. Hier, il y a eu une mission, toute première mission et vers janvier, s’il plaît à Dieu, nous allons reprendre les échanges pour que très rapidement, la CEDEAO se rende compte que cela, c’est contreproductif et que c’est illégal.

Et on se pose la question précisément sur qui allume le feu au sein de cette institution, je parle bien des fonctionnaires, est-ce qu’en rentrant chez eux, ils ont le courage de regarder, de se regarder dans la glace et de dormir tranquille? Je pense qu’il faut très rapidement arriver à la limite de ces sanctions. Mais le Niger s’est frayé un chemin. Le Niger a décidé d’aller de l’avant et de travailler pour son peuple et pour la collectivité avec laquelle nous avons décidé de forger ensemble un destin commun.

Est-ce que vous croyez que la menace de l’intervention militaire est toujours persistante?

Il ne faut pas se faire d’illusion, à tout moment, tout peut arriver. Mais rappelez-vous que nous avons une armée aguerrie, l’armée qui est plus forte que les terroristes. Vous savez, ce que vous voyez à la tête de notre armée, de notre pays aujourd’hui, c’est la relève de cette armée nigérienne. Ce sont des officiers pleins de valeurs qui sont allés sur le terrain, qui ont démontré qu’ils sont capables de défendre notre territoire.

Rappelez-vous qu’avant 2011, il n’y avait pas un seul soldat étranger sur notre territoire. Il n’y avait pas un seul terroriste sur notre territoire et les moyens que nous avions, nous permettaient d’assurer la sécurité de l’ensemble de notre territoire. Alors s’il advenait qu’un pays quelconque décide de nous attaquer, nous nous défendrons.

Combien de temps le Niger pourra-t-il encore tenir sous les sanctions de la CEDEAO?

Mais ces sanctions qui ne se justifient pas, qui sont des sanctions illégales et inhumaines et qui peut être devrait conduire à ce qu’on qualifie réellement leur sens, c’est à dire un crime contre l’humanité, certainement, pèsent sur notre peuple. Ce sont des circonstances qui sont probablement conjoncturelles, notre peuple a démontré qu’il est résilient.

Notre peuple a compris que c’est tout à fait normal quand on fait un choix de ce type, qu’on soit puni, mais que derrière cela sera la délivrance. Il y a un versé du coran qui dit « Derrière l’épreuve, il y a la délivrance ». En tant que musulmans à plus de 98%, nous sommes convaincus que cette punition sera derrière nous dans quelques temps, inchallah.

Est-ce que vous considérez demander une aide humanitaire à la Russie puisque le Président Poutine a déjà envoyé des aides à plusieurs pays africains, dont le Mali et le Burkina?

Vous savez, le Président, le chef de l’État, le général Tiani, a reçu l’ambassadeur russe et la mission qui est arrivée. Il a fait savoir que le Niger est un pays qui sait faire la différence entre l’aide toxique et l’aide qui doit nous permettre de nous affranchir de l’aide. Il ne nous viendra pas à l’idée de toujours tendre la main.

Il est évident que dans les échanges que nous avons au plus haut niveau, nous savons que ponctuellement notre pays a besoin de l’apport de tous ses amis. Vous savez, on ne va peut-être pas rentrer dans les détails, mais quand il y avait, on va dire, une meilleure fortune à un moment de l’existence de notre pays, nous avions accordé des aides à des voisins et au-delà.

Et ce n’est jamais un complexe lorsqu’on est dans une adversité comme celle-là, que nous puissions admettre que ponctuellement nous soyons soutenus. Mais le Niger entend développer une coopération bâtie sur le principe gagnant-gagnant avec la Fédération de la Russie, qui est un grand pays et avec tous les autres pays épris de paix. C’est ça notre objectif.

Entre autres, la CEDEAO a demandé la libération de l’ancien Président Bazoum. Alors, considérez-vous cette demande en échange du levé des sanctions?

Je pense que je vais renvoyer la question. Je vous ai parlé des morts qu’on a enregistrés dans les centres de santé par manque de médicaments, dans certains nous avons les chiffres. Nous avons 26 millions de Nigériens. Nous aurions voulu entendre la CEDEAO s’appesantir sur le cas du sort de 26 millions de Nigériens qui éprouvent des difficultés en ce moment.

Rassurez-vous, le Président déchu est en très bonne santé, son honorabilité et sa dignité sont strictement respectées. Et le moment venu, comme l’a dit le chef de l’État, le général Tiani, sa situation sera clarifiée. Et souvenez-vous, de tous les chefs d’État qui ont fait l’objet d’un renversement de régime, personne n’a eu autant d’égards, je dirais, que le Président déchu, monsieur Bazoum.

Le Président déchu est actuellement dans le palais présidentiel. Si vous faites un tour pour voir là où loge le chef de l’Etat, il a gardé sa maison, je dirais sa cellule de chef de la garde présidentielle. Tout ça pour démontrer notre bonne foi et le respect que nous devons à ceux qui ont eu à diriger, même si c’est pour un jour, notre pays. Voilà ma réponse.

À l’issue des réunions ministérielles à Bamako, dans le cadre de l’AES, la création d’une confédération des trois pays, a été recommandée. Est-ce que cette recommandation est prise en considération par Son Excellence le Président Tiani? Et dans quel délai cela peut être implémenté?

Le Président Tiani a soutenu le réchauffement des relations entre les trois pays. Il ne faut jamais oublier que l’AES repose sur ce qu’on appelle l’autorité du Liptako-Gourma qui existe depuis les années 70. Le Niger, le Mali et le Burkina sont des pays frères liés, comme on le dit, par l’histoire et surtout la géographie et la géographie les confine dans une posture de pays n’ayant pas accès à la mer.

Alors, très tôt, les pères des indépendances se sont repliés pour créer l’ALG, et l’ALG est devenue l’AES aujourd’hui. Et l’AES en fait est venu compléter tout ce qui existait déjà et qui dormait, que nous devons réveiller et avec le principe de nous défendre, donc des questions de défense et de sécurité.

Donc, c’est un renforcement de cette organisation qui existe depuis les années 70. Et donc, ne soyez pas étonné que le Président Tiani renforce cet axe-là. Vous avez dû voir il a fait un déplacement pour aller remercier ces deux pays, le Burkina et le Mali, il faut le répéter, ce n’est jamais assez, qui ont posé deux axes importants. Le premier, c’était refuser d’appliquer les mesures dont on a parlé, la punition contre le Niger.

Ces deux pays ont clairement fait savoir que si le Niger est attaqué, ils se mettraient également dans une bataille pour le défendre. Donc le Mali, le Burkina et le Niger, c’est trois frères jumeaux. Mais il ne faut pas oublier aussi, il faut rendre justice à des pays comme le Tchad qui avaient refusé de s’associer à une opération de démolition. Et le Tchad, très tôt, a fait savoir qu’il ne permettrait pas une attaque contre le Niger.

Parce que vous savez, sur toute cette frontière, ce sont des parents de part et d’autre. Donc pour nous, l’AES c’est un choix que nous avons fait librement et qui participe de cette décision de nous affranchir et d’aller vraiment vers l’affirmation de notre souveraineté.

Alors, il va y avoir une sorte de confédération dans le future, oui?

Ce que nous fixons, c’est développer nos pays, c’est faire en sorte que les fils de ces pays connaissent le minimum, c’est à dire une bonne formation, du travail, la sécurité, la paix. Nos pays ne cherchent pas à aller pour l’instant dans l’espace. On cherche simplement à sécuriser nos territoires, à développer les liens séculaires qui existent entre nos peuples et à faire en sorte qu’on ne vienne pas nous imposer des choses que nous n’avons pas prévues de faire. C’est tout.
Merci beaucoup. Avez-vous quelque chose à ajouter?

Non, je pense qu’on a fait le tour. Je voudrais vous remercier, profiter de votre micro pour dire encore une fois à notre peuple qui s’est levé comme un seul homme pour dire non à l’injustice, pour dire non aux incursions, pour dire non à tout ce qui touche à sa souveraineté, à sa dignité et ce peuple qui est resté encore debout à ce jour.

Vous voyez depuis le 26 juillet, ce peuple qui a accepté d’endurer ponctuellement, ce peuple qui sera un peuple debout encore et qui va bénéficier de toutes les ressources qui vont être exploitées.

Parce que c’est ça aussi le but dans un processus de bonne gouvernance, aucun franc ne prendra une autre voix que celle de servir loyalement et de rendre compte à ce peuple là. Et puis, il ne faut jamais oublier que nous sommes des croyants et nous devrons rendre compte à Allah.

Donc, je voudrais profiter de ça et rassurer tous nos partenaires que nous sommes un pays épris de paix. Nous souhaitons que très rapidement nous nous réunissions, et que nous comptions moins de pays hostiles, qu’on puisse les compter sur le bout des doigts. Ces pays-là, nous leur …Lire la suite Sputnik

Source : Sputnik

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