Depuis 2020, les coups d’État « anti-français » se sont enchaînés au Sahel. Après le Mali, le Niger et le Burkina Faso, le Tchad du jeune Mahamat Idriss Déby sera-t-il le prochain sur la liste ?
1800 km de désert hostile séparent Ouallam, l’ancienne base française au Niger et la capitale tchadienne N’Djamena.
C’est cette distance qu’a dû parcourir depuis octobre une partie des 1 400 soldats français basés au Niger pour rejoindre le Tchad, dernier allié occidental au Sahel. Emmanuel Macron l’avait assuré, il n’y aura plus un seul soldat tricolore sur le sol nigérien à compter du 31 décembre.
1800 km de désert hostile séparent Ouallam, l’ancienne base française au Niger et la capitale tchadienne N’Djamena. C’est cette distance qu’a dû parcourir depuis octobre une partie des 1 400 soldats français basés au Niger pour rejoindre le Tchad, dernier allié occidental au Sahel. Emmanuel Macron l’avait assuré, il n’y aura plus un seul soldat tricolore sur le sol nigérien à compter du 31 décembre.
Un pouvoir fragile
L’armée française n’est donc plus la bienvenue au Niger, depuis le coup d’État du 26 juillet et la prise de pouvoir d’une junte militaire « de transition ».
Aujourd’hui dans la région, la France ne peut désormais compter que sur son dernier allié, le Tchad du jeune Mahamat Idriss Déby (39 ans). Le presque quadragénaire a repris les rênes du pays à la mort de son père Idriss Déby, en 2021, alors même que les causes de la mort de l’ancien président restent parfaitement troubles.
Quoi qu’il en soit, la disparition du controversé Idriss Déby, 30 ans au pouvoir, a soulevé une question : l’État tchadien est-il assez stable pour répondre à la situation fragile que vit en ce moment le Sahel ?
Pourquoi dès le lendemain de la mort d’Idriss Déby, l’armée tchadienne a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement ? Pourquoi a-t-elle décrété la fermeture des frontières et l’instauration d’un couvre-feu ? Faisant fi au passage de la constitution, qui stipule que le président du Sénat doit assurer l’intérim de 45 à 90 jours en cas de vacance du pouvoir ? Peut-être parce que le Tchad n’a jamais connu de transition politique pacifique…
Conscient du problème, Mahamat Idriss Déby, à la tête du conseil militaire de transition – et donc président de la République – ne semblait visiblement pas serein et a annoncé que des « élections libres et démocratiques » se tiendraient après 18 mois de transition.
Les Tchadiens attendent toujours
Mais 32 mois après la mort d’Idriss Déby, ces élections n’ont toujours pas eu lieu… Et en attendant, le sentiment anti-français continue de gagner du terrain dans le pays. The Economist relève que l’année dernière, plusieurs manifestants ont tenté de pénétrer dans la base française d’Abéché, dans l’Est, et ont arraché le drapeau français pour le remplacer par celui du Tchad.
Le pays est-il un « baril de poudre prêt à exploser », selon les mots d’un expert en relation internationale ? En tout cas, de récents sondages montrent que le soutien à la France diminue, alors que celui à la Russie augmente. Des statistiques certainement poussées par la propagande russe, mais aussi par l’échec de la France à assurer la sécurité dans la région (1). De fait, l’état d’esprit tchadien ressemble fort à celui des Maliens, Burkinabés et Nigériens lors de la période qui a précédé les trois coups d’État sahéliens. D’autres experts craignent que les tensions politiques et les menaces jihadistes à la frontière du Tchad ne débouchent sur une guerre civile.
Après le départ du Mali, puis du Burkina Faso et du Niger, cette semaine, de la force militaire anti-jihadiste G5 Sahel, le Tchad, qui fait encore partie de cette coopération avec la Mauritanie, semble plus isolé que jamais. Le pays, qui a longtemps accueilli le commandement de la force Barkhane, reste d’une importance stratégique majeure pour l’armée française dans le Nord de l’Afrique.
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Source : La voix du nord