0
0
Quatre mois après le coup d’Etat militaire au Niger, Abdourahamane Tchiani et la Cédéao ne soufflent pas dans la même trompette. Au regard de l’impasse dans les discussions, le général Tchiani a décidé de surfer sur les succès diplomatiques du président togolais, Faure Gnassingbé comme médiateur de la Cédéao pour une sortie de crise.
Face aux pressions régionales et internationales, la Cédéao a dû abandonner l’usage de la force contre le Niger. En lieu et place, l’organisation sous-régionale a privilégié la voie du dialogue pour une sortie de crise. Mais les nouvelles autorités du Niger ont décidé d’envoyer la Cédéao sur les roses en boudant une réunion qui aurait dû se dérouler en octobre dernier, en présence des ministres des Affaires étrangères du Nigeria et du Bénin. Selon nos informations, deux autres réunions ont été prévues, mais Abdourahamane Tchiani, n’a pas donné suite alors que le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zéine avait annoncé lors d’une conférence de presse qu’un accord était sur le point d’être trouvé entre le Niger et la Cédéao.
Au regard de la bouderie dans les rendez-vous avec l’organisation régionale et de l’impasse dans les premières discussions, le chef de l’Etat nigérien, le général de brigade Abdourahamane Tchiani a décidé de se tourner vers le président togolais, Faure Gnassingbé. Il s’agit pour lui d’un dialogue de sortie de crise politico-institutionnelle que le Niger traverse depuis le 26 juillet.D’après des sources diplomatiques dans la région, des contacts ont même eu lieu avec le président Faure Gnassingbé. Selon les mêmes sources, celui-ci pourrait travailler comme médiateur dans des négociations avec la Cédéao.Le choix porté sur Faure n’est pas fortuit. Le général Tchiani a bien millimétré ce revirement en surfant sur les succès diplomatiques remportés par le président du Togo et de son tout puissant ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey dans la sous-région.Personne n’a oublié encore l’efficacité de la médiation togolaise dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés au Mali et de l’accord arraché qui a permis la levée des sanctions économiques et commerciales imposées par la Cédéao contre Bamako.Pour certains observateurs, en impliquant le numéro 1 togolais dans la résolution de cette crise nigérienne, Abdourahamane Tchiani attend certainement un autre coup d’éclat diplomatique de Faure Gnassingbé. On reproche à ce dernier à tort ou à raison, d’être aux côtés des différents militaires qui ont pris le pouvoir par les armées ces trois dernières années au sein de l’espace Cédéao.Ousmane Mahamane
Source : Mali Tribune
