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Rapport 2022 de l’OCLEI : 26,288 milliards FCFA de disparités décelées sur les 196,095 milliards FCFA de subventions versées aux établissements privés entre 2017 et 2021. Le Rapport 2022 de l’Office Central de lutte contre l’Enrichissement Illicite publié, hier  mardi,  révèle de nombreuses  disparités  financières entre les données  fournies  par la Direction Générale du Budget  et  celles de la cellule de Planification  et des statistiques  durant la période 2017 à 2021. Le  montant s’élève  à 26 288 879 207 FCFA.

Pendant ces cinq dernières années, selon le rapport, l’Etat a versé la somme de 196,095 milliards FCFA aux établissements secondaires privés de l’Enseignement secondaire général, professionnel et technique, soit en moyenne 49,023 milliards FCFA.  Le  document de l’OCLEI  indique  que  ce  montant  peut permettre  à l’Etat  de  construire,  d’équiper et de  faire fonctionner chaque année un nouveau contingent de 80 lycées publics, toutes charges comprises dont les dépenses du personnel. Mais,  le rapport 2022 de l’office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite  a révélé des disparités  entre les paiements retracés par  la Direction Générale du Budget  et  ceux de la cellule de Planification  et des statistiques. « Les paiements retracés par la Direction générale du Budget dépassent de 26,288 milliards FCFA ceux indiqués par la Cellule de Planification et de Statistique (CPS). Cette différence significative doit être expliquée par les services concernés », a rapporté le rapport de l’OCLEI, précisant que « Les investigations ont révélé d’importantes disparités entre les données des services techniques du Ministère de l’Education nationale et celles de la DGB qui centralise les situations d’exécution du budget. Les subventions décaissées suivant les données de la DGB s’élèvent à 196 095 864 207 FCFA alors que les montants communiqués par la CPS  s’établissent à 169 806 985 000 FCFA ».

Le président de l’OCLEI, Moumouni Guindo

Par ailleurs, le rapport soutient  que le nombre des établissements secondaires privés est passé de 1 147 en 2016 à 2 421 en 2021, soit une augmentation de 111% en 5 ans. Ce nombre dépasse de  loin le nombre d’établissements secondaires publics  qui  demeurent 111 sur l’ensemble du territoire national. Parmi  ces établissements  privés,  le rapport de l’OCLEI a dénombré 1 077 écoles secondaires privées fonctionnant grâce à des arrêtés présumés faux. « Les subventions versées à 236 de ces établissements s’élèvent à 15,565 milliards de FCFA de 2017-2018 à 2020-2021. Plusieurs de ces écoles ont pour promoteurs des fonctionnaires du Ministère de l’Education nationale », déplore   le rapport.

19 établissements privés sans arrêté d’ouverture

Poursuivant les investigations l’OCLEI  a  également  décelé  19 établissements privés fonctionnant sans arrêté d’ouverture.  Ils possèdent un  arrêté de création, mais pas d’arrêté d’ouverture  et  ont reçu 12 002 élèves de l’Etat et des subventions y afférentes pour un montant de 2 065 363 000 FCFA  entre 2017-2021.

Au regard de toutes ces anomalies décelées, le  rapport de l’OCLEI a déploré  dans ses recommandations la méthode actuelle d’orientation des élèves de l’Etat vers les établissements privés. « Elle n’est pas de nature à assurer une saine gestion des ressources publiques. Les dysfonctionnements ont atteint un seuil alarmant. Il convient d’adopter des mesures fortes pour améliorer la gouvernance du secteur sans compromettre les équilibres macroéconomiques », a exhorté  le rapport, insistant que ces mesures, qui entrent dans le cadre de la prévention et de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, permettront d’améliorer l’emploi des ressources publiques.

Egalement, le  rapport de l’OCLEI  a  recommandé des mesures  de représailles contre les  auteurs de cette forfaiture. Au nombre desquelles, l’on retient  l’adoption d’ un plan de progression du nombre d’établissements secondaires publics, la fermeture de tous les établissements privés ne remplissant pas rigoureusement les conditions d’exercice, le recouvrement des sommes indument perçues par les établissements se prévalant d’arrêtés présumés faux et la  traduction en justice des auteurs, coauteurs et complices de la production et de l’utilisation des arrêtés présumés faux.

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