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C’était le mardi 21 novembre 2023 à la maison de la Presse, lors d’une rencontre avec les hommes de médias pour dénoncer l’injustice dont-ils sont victimes « les vétérinaires et ingénieurs d’élevage » diplômes de l’IPR de Katibougou. L’Ordre dénonce le décret sur la Pharmacie Vétérinaire et la directive de l’UEMOA. Ainsi, les ingénieurs d’élevage appellent les autorités de la Transition à regarder de près ce problème qui n’a que trop duré et qui a empoisonné l’existence des vétérinaires au Mali.

La conférence de presse était animée par le Président de l’Ordre des vétérinaires du Mali, Oumar Macky TOUNKARA ; qui avait à ses côtés plusieurs autres responsables du bureau de cette faitière.

D’après la déclaration préliminaire du vice-président de l’Ordre, monsieur Modibo KOITE, affirme que les Ingénieurs d’élevage étaient victimes de ségrégation dans leur propre pays. A ce titre, dit-il, ils continuent à exercer sans être reconnu comme étant membre des vétérinaires de l’ordre des docteurs vétérinaires.

Selon lui, quand on parle d’ordre, on parle d’exercice d’une profession. À l’origine de cette situation, le Dr Modibo KOITE explique que dans le cadre de la transposition dans le corps juridique du Mali de la Directive N°01/2012/CM/UEMOA du 10 mai 2012 relative à la libre circulation et l’établissement des docteurs vétérinaires dans l’espace UEMOA, le Conseil des Ministres a adopté l’ordonnance N°2020-016/P-RM du 05 mai 2020 portant modification de la Loi N° 01-021 du 30 mai 2001 régissant la profession vétérinaire.

Un texte que les responsables de l’Ordre des vétérinaires du Mali ont jugé inique, injuste et discriminatoire à l’égard des Vétérinaires et Ingénieurs d’Elevage Diplômés de l’IPR de Katibougou.

Dans ses dires, le Dr Modibo KOITE approuve qu’à l’époque tout le cabinet du Ministre de l’élevage et de la pêche était constitué comme des docteurs vétérinaires et tout avait été mis en œuvre pour que l’ordonnance passe à l’Assemblée nationale.

Mais, grâce au patriotisme et la vigilance, la commission du développement rural, a-t-il expliqué, le texte a été recalé pour voir clair et renvoyé à la session d’octobre qui n’a jamais eu lieu suite au coup d’État.

Selon lui, cette rencontre avec les hommes de média se justifie par le fait qu’en octobre 2022, le gouvernement de transition a fait une nouvelle tentative de faire passer ce texte incriminé en réintroduisant la même ordonnance au niveau du Conseil national de transition (CNT), malgré le fait qu’il avait fait l’objet de rejet en 2016 et 2020.

En effet, le Mali, pour des raisons multiples, a décidé vers les années 1980, de privatiser un certain nombre de profession dont la santé animale.

Ainsi, à partir de 1986, des unités et des pharmacies vétérinaires privées ont vu le jour au Mali en cohabitation avec la pharmacie vétérinaire du Mali qui a définitivement cessé de fonctionner en 1995.

Ainsi, pour s’installer à son compte dans ce domaine, il fallait être détenteur du diplôme d’ingénieur d’élevage ou d’un diplôme équivalent, selon la loi N° 86-64AN-RM du 26 juillet 1986 portant autorisation de l’exercice à titre privé de la profession vétérinaire.

Jusqu’en 1995, les ingénieurs d’Elevage sortis de Katibougou ont reçu une formation de vétérinaire et au niveau de l’exercice privé aujourd’hui 70% de ceux qui exercent ont ce profil et cette formation.

En 1998, en vue de l’harmonisation des textes dans l’espace UEMOA, la relecture des textes vétérinaires a été initiée pour s’achever par l’adoption par l’Assemblée nationale du Mali des lois N° 01-021 du 30 mai 2001 régissant la profession vétérinaire et N° 01-062 du 04 juillet 2001 régissant la pharmacie vétérinaire.

L’enjeu principal était le maintien ou pas des ingénieurs d’élevage dans l’ordre des vétérinaires naissant à la place de l’ordre de la profession.

La raison a fini à avoir le déçu sur la passion et il a été décidé de retenir les ingénieurs d’élevage à cet ordre bien que n’ayant pas le titre universitaire de docteur vétérinaire désormais exigé pour y faire partir.

Après l’échec de cette relecture, le Mali a cherché et obtenu une autre relecture sous le prétexte de transposer la directive 07/2006 UEMOA du 23 mars 2006 sur la pharmacie vétérinaire alors que la directive N° 01/2012/CM/UEMOA relative à la libre circulation et à l’établissement des docteurs vétérinaires ressortissants des Etats membres au sein de l’union n’a pas été encore transposée.

Aux dires de son vice-président, Modibo KOITE, l’ordre des vétérinaires a toujours regroupé les Ingénieurs d’élevage et les Docteurs vétérinaires.

La loi sur la pharmacie vétérinaire qui a été votée par l’Assemblée nationale indique que les Ingénieurs d’élevage qui détiennent au moment de la promulgation de la loi un établissement de pharmacie, donc une structure d’importation vont continuer leur activité.

Mais aucun autre ingénieur d’élevage ne sera plus autorisé à exercer cette activité désormais réservée aux Docteurs vétérinaires.

« L’Ordre des vétérinaires du Mali qui a fait profil bas sur la question a décidé d’informer sur les injustices dont sont victimes les ingénieurs vétérinaires du Mali. Depuis que le problème s’est posé, il n’y a pas de position fixe du gouvernement« .

«Nous avons eu plus de 18 ministres qui ont eu à gérer ce dossier sans parvenir à le trancher définitivement», a déploré le Dr Oumar Macki TOUNKARA.

Cependant, Il précise que les plus jeunes ingénieurs vétérinaires sortis de l’IPR ont déjà 58 ans. Pour lui, il ne sert à rien de vouloir pousser ces derniers en dehors d’une profession qu’ils ont toujours exercé sans problème. Au passage, il a fait savoir que malgré l’insécurité, les mandataires sont restés sur le terrain pour soigner les bêtes dans les zones de conflit.

«Un règlement s’impose, mais une directive donne des orientations», a-t-il relevé, avant de préciser que sur 8 pays de l’UEMOA, seuls le Niger et le Burkina Faso ont transposé.

«Pourquoi les autres pays n’ont-ils pas jusqu’à présent transposé une directive qui date de 2012», s’interroge le président de l’Ordre. Pour lui, il est clair qu’au Mali ‘’les frelons sont en train de chasser les abeilles de la ruche’’.

« C’est de l’intolérance », s’est-il insurgé, avant d’ajouter que cette conférence de presse est une tentative de décrispation.«On veut mettre à genou la profession avec ce déchirement. C’est la survie de la profession qui est en jeu», a-t-il martelé Oumar Macki TOUNKARA.

Bakary Mamadou COULIBALY

ÉchosMédias

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