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«J’APPELLE AU COURAGE DE FRANCHIR LE PAS DE CONSTITUER UNE FEDERATION ENTRE LES ETATS DE L’ALLIANCE DES ETATS DU SAHEL»

Après s’être dit content de venir de nouveau chez lui à Bamako et d’y retrouver son ami Choguel Kokalla Maïga, «l’illustre nom que tout le monde connaît», le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla, reçu dans la soirée de ce mercredi 22 novembre 2023, à l’aéroport international Modibo Keïta, par son homologue malien, a avancé cinq raisons pour sa visite.

Sur l’objectif majeur de sa visite qu’il a préféré réserver pour la fin, il a, primo, tenu en haleine l’auditoire en rappelant quelques faits regrettables de la domination coloniale : «Je suis venu pour m’adresser au peuple malien et aux autorités maliennes et leur dire que nous devons être courageux.

Le destin des peuples sans courage, c’est d’être dominés et exploités. Nous l’avons vécu : nos ancêtres ont été traités en esclaves, nos parents ont été colonisés, nos aînés ont été néo-colonisés».

Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla a ensuite poursuivi en précisant sa pensée : «Il nous revient, à nous, maintenant, d’en prendre conscience, d’avoir le courage d’aller plus loin…

Nous devons aller plus loin que les traités d’amitié et de coopération qui sont sujets aux humeurs des différents régimes…

C’est pour cela que j’appelle au courage, nous devons avoir le courage de franchir le pas de constituer une Fédération entre les Etats de la charte du Liptako Gourma qui constituent l’alliance des Etats du Sahel. Nous n’avons pas droit à l’erreur, sinon les générations futures ne nous le pardonneront pas…

Et nous aurons l’occasion d’approfondir le sujet avec nos amis du Mali».

Secundo, la visite du chef du gouvernement burkinabè tient à sa participation à la cérémonie d’ouverture de la 4e édition du Salon international de l’artisanat du Mali (SIAMA) qui se tiendra du 23 novembre au 3 décembre 2023. Il a tenu à souligner qu’il est à la tête d’une «très forte délégation» constituée de plus de la moitié de son gouvernement : «Tous les ministres devaient venir, mais certains ont été empêchés, soit parce qu’ils ont eu d’autres occupations, soit parce qu’ils devaient voyager. Tous ceux qui étaient disponibles sont venus. C’est pour marquer les relations fortes qui lient nos deux pays». Il y avait, en effet, entre autres, douze ministres dont celui des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Olivia Ragnaghnewendé Rouamba. Tertio, le chef de la délégation a déclaré avoir besoin d’échanger sur quelques points d’intérêt commun avec son ami : «Il faut que nous ayons une vision commune dans la gestion de nos pays, sur la vision commune que nous voulons impulser à notre pays (sic). C’est ce que le Chef de l’Etat [Ibrahim Traoré] m’a dit ce matin : quand il y a des décisions importantes à prendre, concertez-vous et, en plus, avec le Niger».Quarto, il a dit être venu pour présenter au peuple malien et aux autorités maliennes les félicitations du Chef de l’Etat et du peuple burkinabè pour la prise de Kidal : «Vraiment, ça nous a beaucoup réjouis. Et nous souhaitons que cette prise soit définitive, que le Mali puisse consolider sa position à Kidal et que, plus jamais, il ne vienne à l’idée de qui que ce soit de chercher une quelconque partition du Mali. Et de toutes façons, nos pays forment maintenant le même pays, donc nos intérêts sont communs». Quinto, Kyélem de Tambèla a dit être porteur d’un message de son président, Ibrahim Traoré, au président malien, Assimi Goïta. Il s’est empressé de dire, à ce propos, qu’il n’en connaît pas le contenu et que seul le destinataire pourrait le dévoiler. Avant de rassurer : «Ce que je peux vous dire, c’est que les relations entre le président Traoré et le président Goïta sont au beau fixe : on peut dire que c’est comme deux frères siamois. Ce que pense Goïta, c’est ce que pense Traoré ; ce que pense Traoré, c’est ce que pense Goïta».

CCRP Primature

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